Il n’y aura finalement pas de salle de cinéma en 2016 dans l’ancien restaurant Casa Napoli sur le boulevard Saint-Laurent. Moins d’un mois après la fermeture temporaire du cinéma l’Excentris dans Le Plateau-Mont-Royal, le projet du Théâtre de La Petite-Italie prend l’eau, faute de financement public.
«Après plus d’un an de travail acharné, c’est avec regret que nous annonçons la fin du projet du Théâtre de La Petite-Italie», a déclaré, lundi, le président du conseil d’administration (CA), Sylvain Raymond.
Un budget de 4 M$ était nécessaire pour ouvrir les portes de la future salle multidisciplinaire d’environ 100 places et d’un bistro; 50% devaient servir à l’achat du bâtiment et 50% aux travaux de réaménagement.
«Notre objectif était de clore le montage financier cet automne. Plusieurs partenaires privés ont montré leur intérêt et nous avions un appui financier d’environ 3 M$», explique M. Raymond.
Les plans Le Théâtre de La Petite-Italie devaient répondre à trois défis, selon M. Raymond: développer l’aspect commercial de l’artère, l’offre culturelle de La Petite-Italie et relancer l’industrie du cinéma en salle.
Seul problème, aucun partenaire public, des trois paliers de gouvernances, ne s’est engagé financièrement pour apporter le dernier million manquant.
«Tous nous ont donné leur appui, mais on s’est confronté à deux réalités; soit il n’y avait pas de fonds ou alors pas de programme dans lequel on pouvait s’intégrer», explique le président du CA.
Un manque de soutien dénoncé
Les porteurs du projet prévoyaient dégager 2 M$ de revenus avec la nouvelle salle, mais ont choisi d’arrêter les frais.
«On ne voit pas l’intérêt d’étirer la sauce pendant un an encore, en attendant qu’un programme se crée ou qu’il y ait un intérêt public. On va attendre quoi pour soutenir une initiative comme la nôtre? On peut se battre pour le cinéma, mais on ne peut pas se battre contre un contexte», poursuit-il.
Quant à savoir si la fermeture du cinéma Excentris dans Le Plateau-Mont-Royal a eu un effet négatif sur le projet, M. Raymond dit avoir rencontré des partenaires avant et après l’annonce. «C’est davantage du côté du privé que cela a pu créer une incertitude, mais ce n’est pas une surprise que cela va mal. L’industrie du cinéma en salle [subit] une baisse constante de 10% depuis cinq ans», signale-t-il.
Rappelons que l’idée avait été lancée en février, lors du dernier gala de l’ancienne CDEC Rosemont-Petite-Patrie. Le projet avait reçu un soutien de 10 000$ de la Société de développement commercial Petite-Italie–Marché-Jean-Talon.
La porte n’est cependant pas complètement pas fermée. Une nouvelle version du projet pourrait renaître début 2016: une salle plus modeste, dans un lieu en location et gérée uniquement par le privé.