C’est dans une grande aventure qu’a décidé de se lancer une garderie privée de Rosemont. Une dizaine d’enfants accompagnés de leurs parents et d’éducateurs partiront en juin vivre quelques jours en immersion dans un service de garde du Maroc.
Cela fait plus d’un an que Les petits loups de Rosemont échangent par les voies virtuelles avec leurs camarades des P’tits loups de Casablanca.
Un projet de découverte culturelle initié par Manuel Barbeau Lavalette, l’un des éducateurs de la garderie artistique située sur le boulevard Pie-IX, près de la rue Rachel.
Après quelques recherches sur Internet, il découvre un établissement du même nom qui partage des valeurs similaires, à Casablanca.
«Nous voulions faire découvrir aux petits qu’il y a d’autres enfants sur la planète», explique la directrice Daphné Laberge, qui a ouvert son établissement pour les 18 mois à 5 ans, en décembre 2013.
De l’autre côté de l’océan, Sanaa Benchekroun, la directrice de la crèche marocaine accepte très rapidement l’idée et commencent plusieurs échanges de courriels et des conversations vidéo par messagerie instantanée.
«On a expliqué aux enfants où étaient le Canada et le Maroc. On s’est échangé des photos de bricolage, de nos différences de climat et les caractéristiques de nos deux pays», détaille M. Barbeau Lavalette.
Franchir l’océan
À l’automne, Les petits loups de Rosemont reçoivent l’invitation de venir passer quelques jours dans la garderie de Casablanca.
«Au départ, j’ai hésité. Puis, je me suis dit: « pourquoi pas »», se souvient Mme Laberge.
La directrice contacte les parents qui embarquent rapidement dans l’aventure.
«L’idée d’aller vivre leur quotidien, pour moi, c’est ça l’éducation. Je trouve cela riche et très motivant. Je souhaiterais que toutes les garderies prennent exemple pour que la plupart des enfants vivent cela un jour», estime Marie-Michèle Voyer, maman de Victor, 4 ans.
Le voyage aura une saveur particulière pour Sarah Hafdi, l’une des éducatrices de Rosemont.
Marocaine d’origine, elle a visité Casablanca à 4 ans pour la première fois; l’âge qu’auront ses petits protégés en juin.
«Je garde en mémoire les odeurs des zouks, le goût de la mer salée et le bruit des ânes venus vendre la menthe à mon réveil», se remémore-t-elle.
Un comité de parents s’est formé pour aider la garderie à mettre en place des activités de financement.
Une campagne Internet a récemment été lancée pour récolter 20 000$. Un souper marocain au Robin des Bois, restaurant à but non lucratif, est aussi prévu le 21 avril.
Deux sérigraphies, signées du défunt Marcel Barbeau, peintre et sculpteur, seront mises aux enchères.
«Mon grand-père me les avait données avant qu’il ne meure en début d’année», souligne M. Barbeau Lavalette.
Au retour du voyage, un documentaire sera réalisé.
Les petits loups de Rosemont espèrent ensuite recevoir leurs homologues marocains.