Sous le coup de l’émotion, le directeur du Musée des maîtres et artisans du Québec (MMAQ) a accepté le prix de l’harmonie interculturelle qui lui a été remis à quelques mois de sa retraite. Pierre Wilson aura passé «15 ans de bonheur total» à la tête de l’institution de l’avenue Sainte-Croix.
Le prix remis à M. Wilson est décerné depuis une dizaine d’années au musée l’occasion du lancement de la Semaine d’action contre le racisme. C’est toute une surprise qu’avaient donc préparée son équipe, le Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent (COSSL) et l’arrondissement en lui rendant hommage le 21 mars.
«Pierre Wilson a su convertir ce musée-église en une maison des métiers d’arts, a souligné la présidente du conseil d’administration du MMAQ, Louise Lemieux-Bérubé. Quand il s’est bien senti à Saint-Laurent, il s’est intéressé aux communautés culturelles et leur a permis de se rencontrer.»
Artisan de la réunion des artistes d’ici et d’ailleurs, M. Wilson s’est effectivement impliqué au sein du Comité interculturel du COSSL qui compte une quinzaine d’organismes de l’arrondissement.
«Dès qu’on est en art, nous sommes entre êtres humains, il n’y a plus de politique, philosophe-t-il. Nous échangeons ce que nous vivons, nous rencontrons des gens de toutes origines.»
Même s’il est originaire de Rosemont, M. Wilson a développé beaucoup d’affection pour Saint-Laurent. «On cherche plus qu’à être bien ensemble. Il n’y a qu’à aller dans les écoles, c’est tellement beau», confie-t-il.
Le maire Alan DeSousa a d’ailleurs profité de la soirée pour souligner cette «fierté collective à Saint-Laurent, cette grande richesse à favoriser», rapportant que des familles viennent s’installer dans l’arrondissement pour que leurs enfants grandissent au sein de cette diversité.
«C’est avec des événements comme celui-ci que nous développons un sentiment d’appréciation des différences», ajoute-t-il.
Parcours
Autoproclamé «réalisateur d’expositions», Pierre Wilson en a créé une cinquantaine au cours de sa carrière sur des sujets variés et partout au Québec. Il y a notamment eu Montréal, par ponts et traverses, pour laquelle il est simplement parti de ce titre pour construire une exposition pour la Cité d’archéologie et d’histoire Pointe-à-Callière, à la fin des années 1990.
Passionné par tous les sujets qu’il aborde, il se souvient de l’importance de l’exposition Les Écossais – des Montréalais pure laine au Musée McCord, en 2003. «Ils ont laissé un héritage considérable à la ville. Ils sont venus et restés, pas comme les Français qui repartaient», se remémore-t-il.
Lorsque M. Wilson arrive à la tête du Musée d’art de Saint-Laurent, au début des années 2000, un tournant est pris en même temps que le changement de nom pour Musée des maîtres et artisans du Québec. Les collections s’enrichissent d’objets du XXe siècle et l’intérieur est entièrement repensé avec la nouvelle exposition permanente Mains de maîtres.
Il s’attelle maintenant au remplacement de cette exposition, qui sera terminé d’ici un an. Une équipe, composée notamment de la chargée de projet Murielle Gagnon, et du chercheur et souffleur de verre Bruno Andrus, y travaille.
En juin, malgré la retraite, M. Wilson n’arrêtera pas les projets pour autant. Présent sur plusieurs conseils d’administration, il continuera d’œuvrer dans les métiers d’arts, en plus de prendre soin de sa maison en Gaspésie.
Divers-Cité
À l’occasion du lancement de la Semaine d’action contre le racisme, l’exposition Divers-Cité a été dévoilée au MMAQ. Plus de 60 artistes sculpteurs et graveurs des collectifs Atelier 213 et Xylon-Québec présentent leurs œuvres jusqu’au 22 avril.
L’exposition et la collection permanente se visitent du mercredi au dimanche, de 12h à 17h, au 615, avenue Sainte-Croix. L’entrée coûte entre 5 et 8 $.
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Pour plus d’infos: mmaq.qc.ca et 514 747-7367