Saint-Laurent

Nourrir son prochain

L’organisme souffle ses trente bougies cette année.

 Cela fait maintenant plus de 18 ans que Pierre Vaillant veille au grain à l’Oasis de Saint-Laurent, qui fournit gratuitement des denrées alimentaires aux familles dans le besoin.

Le président de l’organisme laurentien ne s’en cache pas, il a «ça dans le sang», la gestion. 

C’est une jeunesse active et 35 années à diriger une compagnie spécialisée en reliure qui l’ont habituées à garder un rythme de vie effréné, avec des semaines allant jusqu’à 70 heures.

Lorsque l’heure de la retraite a sonné, il n’était pas question de rester à la maison à ne rien faire. M. Vaillant a fini par se tourner vers le bénévolat. Il a fait ses premiers pas à la Société Saint-Vincent de Paul, où il rendait visite à des familles pour évaluer leur qualité de vie et un montant d’argent leur était ensuite accordé.

«Je trouvais que ce n’était pas assez direct, les démarches étaient longues», se rappelle-t-il. 

Dédié
C’est une connaissance qui l’a mis en contact avec l’Oasis de Saint-Laurent. «Tout de suite en entrant j’ai dit ‘oui, ça, ça me va’», raconte M. Vaillant. Et au même titre que sa carrière dans le milieu de l’imprimerie, il a assumé de plus en plus de responsabilités au fil des années. 

Ses efforts ne passent pas inaperçus aux yeux des autres bénévoles. «Il est président depuis six ans, mais il gère l’organisme depuis plusieurs années», indique la trésorière Hélène Tassé, qui le côtoie depuis maintenant dix ans.

C’est elle d’ailleurs qui a soumis la candidature de M. Vaillant au Centre d’action bénévole (ABC) pour être ambassadeur laurentien du bénévolat, et il a été retenu.

«Il s’occupe très bien du personnel, des achats, du magasin. Il fait un travail extraordinaire», souligne Mme Tassé.

Visages changeants
En près de vingt ans d’implication, Pierre Vaillant observe que le profil des bénéficiaires ayant au recours aux denrées alimentaires s’est modifié.

Actuellement, environ 85% des familles qui se présentent les jeudis sont de nouveaux immigrants ou des réfugiés, selon M. Vaillant, qui associe cela aux importantes vagues d’immigration. «On leur ouvre des portes lorsqu’ils arrivent ici», dit-il.

En raison de la proximité au sein de la communauté et d’un certain sentiment d’orgueil, la population locale a moins tendance à faire part de ses difficultés aux organismes de quartier. 

Si le visage des usagers a changé, ce sera aussi bientôt le cas de l’Oasis de Saint-Laurent, alors que Pierre Vaillant pourrait céder sa place dans la prochaine année.

Survol de l’Oasis

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