Plusieurs semaines après sa réouverture, le centre commercial Place Vertu de Saint-Laurent peine à retrouver son achalandage habituel, au grand dam de ses locataires qui ont été forcés de s’adapter à la crise sanitaire.
C’était le calme plat dans les allées de l’édifice situé au coin des boulevards Thimens et Cavendish mercredi dernier, vers 11h. Plusieurs têtes blanches occupaient les tables dans l’aire de restauration.
Tout près, au magasin de vêtements HKR Collections, Haifa était à sa caisse. En poste depuis janvier, elle a remarqué la baisse de la popularité du centre au retour du confinement.
«Jour après jour, c’est de mieux en mieux, Dieu merci», s’exclame l’employée, qui estime que l’achalandage a repris à environ 50%.
D’autres commerçants comme la bijouterie Edouard sont moins optimistes. «Comme chaque année, au mois d’août et septembre, l’achalandage baisse toujours, parce que les gens reviennent de vacances […] et les enfants doivent retourner à l’école, fait savoir Hayat Ragheb. Cette semaine est la pire que j’ai travaillée. Il n’y avait personne au début.»
La rentrée scolaire a au moins amené un peu plus de clients qui devaient se procurer quelques biens.
En plein cœur d’une période économique trouble, les consommateurs seraient par ailleurs moins susceptibles de dépenser des montants considérables. «Ils sont exigeants pour avoir de bonnes choses à un prix très bas», fait savoir Mme Ragheb.
Les temps seraient plus durs pour les commerçants que pour les restaurateurs de Place Vertu. C’est du moins l’observation que fait une employée du nettoyeur Services YM, alors que des dizaines d’élèves de l’école secondaire Saint-Laurent, vêtus de leurs uniformes, faisaient leur apparition peu après 11h30.
«Les gens viennent pour manger. S’ils ont besoin de quelque chose d’important, ils vont l’acheter», dit l’employée qui est inquiète pour l’avenir de son entreprise.
«Le contact avec le client, il est très compliqué [en raison des mesures sanitaires].» -Une employée du nettoyeur Services YM
Sécurité
Le comportement de la clientèle et l’application des différentes mesures sanitaires, comme l’ajout de désinfectant ainsi que le port du masque, rassurent Haifa. «Tout est sous contrôle», soutient-elle.
Hayat Ragheb a aussi remarqué que tous suivent les recommandations des autorités sanitaire. La bijoutière brosse toutefois un portrait un peu plus sombre en matière de sécurité. Elle a constaté que des vols auraient eu lieu récemment, ayant elle-même été victime.
«Heureusement, je n’ai pas laissé partir [le voleur] et j’ai pu tout reprendre», raconte Mme Ragheb.
Le gouvernement a permis la réouverture des centres commerciaux à Montréal vers la fin du mois de juin, marquant une importante étape du déconfinement.
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En milieu de semaine, sur l’heure du dîner, une dizaine de commerces étaient fermés et des locaux étaient inoccupés.