Des boîtes de poison visant à éloigner les rongeurs inquiètent de nouveau dans le secteur du Technoparc. Cette fois, c’est un Laurentien de 17 ans qui tente de faire bannir les rodenticides grâce à une pétition.
Des dizaines de boîtes sont actuellement installées autour des bâtiments des entreprises du Technoparc. En consommant l’anticoagulant, les animaux meurent d’une hémorragie interne en quelques jours.
Julien Bourdeau avait interpellé le maire Alan DeSousa l’an dernier pour avoir des explications et des détails sur les études faites au Technoparc. Insatisfait des réponses obtenues, l’étudiant au cégep de Saint-Laurent en sciences humaines se tourne maintenant vers la Ville de Montréal pour que les rodenticides soient bannis dans un rayon d’un kilomètre des habitats de grande biodiversité comme le Technoparc. Il réclame aussi que les entreprises en faisant usage soient sensibilisées.
Ses démarches ont toutefois été ralenties puisque sa demande d’autorisation de pétition a été égarée, a expliqué la ville-centre dans une lettre adressée à l’adolescent. Il compte la lancer en novembre.
Une consultation publique aura lieu s’il réussit à recueillir 15 000 signatures en 90 jours. «Ça va être difficile, mais on va écrire à beaucoup de gens qu’on connaît, affirme Julien Bourdeau. Si on a l’appui des organismes, je pense qu’on va être capable.»
«C’est important qu’on protège la biodiversité.» -Julien Bourdeau
Danger de transmission
L’utilisation d’un tel poison soulève certaines inquiétudes chez la biologiste Kim Marineau. «Je pense qu’on a le droit de protéger nos bâtiments des rongeurs néfastes, mais c’est sûr que, dans le contexte où on est près d’un milieu naturel, c’est sûr que ce n’est pas l’idéal, parce qu’on peut tuer d’autres choses que ce qu’on vise», dit la consultante en écologie et botanique.
Les effets secondaires seraient toutefois faibles, assure François Séguin, spécialiste en gestion parasitaire chez les entreprises Maheu. «Un animal va en manger peut-être 10 ou 20 grammes, mais son système va en avoir digéré une bonne partie. […] Le peu qu’il peut rester dans les muscles ou la masse musculaire d’un animal qui pourrait être dévoré par un autre animal est relativement minime», soutient M. Séguin.
Le spécialiste ajoute que, si un danger de transmission était connu, le délai avant la mort serait plus court, ou des avertissements seraient émis pour que les cadavres soient rapidement ramassés.
En 2019, des amateurs du Technoparc avaient recensé plusieurs dizaines de boîtes de poison autour de certaines entreprises. Dans les pages de Métro Saint-Laurent, ils avaient sonné l’alarme quant à de potentiels impacts sur la chaîne alimentaire de la faune dans le secteur.