Près de six mois après avoir annoncé son intention de se retirer de la vie politique avant les prochaines élections fédérales, Nicola Di Iorio fait volte-face. Le député fédéral de Saint-Léonard-Saint-Michel restera en poste jusqu’à la fin de son mandat.
Le juriste de formation, qui a récemment été nommé associé chez BCF Avocats d’affaires, sera sur les bancs des libéraux à Ottawa pour la session parlementaire d’automne.
Il n’y aura donc pas d’élection partielle dans Saint-Léonard – Saint-Michel.
Pourquoi ce changement de cap? Le député fédéral reconnait que la quête d’un successeur potentiel n’a pas été simple, ce qui a fini par le convaincre de rester en poste.
Il indique aussi que les citoyens et les groupes communautaires lui ont fait part de leur satisfaction quant au travail accompli durant le mandat. Le besoin de stabilité dans une circonscription qui n’a pas été épargné par les scandales ces dernières années a aussi été avancé pour le convaincre de demeurer en poste.
Le cabinet du premier ministre du Canada a expliqué pour sa part que «suite à l’annonce du départ de M. Di Iorio pour des raisons personnelles et familiales au printemps dernier, il a été convenu qu’il resterait afin d’assurer la transition dans sa circonscription et travailler sur certains mandats spécifiques en lien avec ses intérêts et son expertise.»
Nicola Di Iorio n’a pas clarifié ses intentions en ce qui concerne la prochaine élection, mais avoue être «moins actif» dans la recherche d’un dauphin. Il affirme toutefois demeurer «vigilant» quant à l’éclosion d’un éventuel remplaçant.
Il a cependant mentionné que les raisons familiales évoquées lors de l’annonce de son départ étaient toujours d’actualité.
Une annonce surprise et du travail à venir
Cette décision constitue une surprise tant l’annonce de son départ se voulait solennelle et irréversible.
En avril 2018, il avait fait part au premier ministre Trudeau de sa volonté de se retirer de la vie politique pour des raisons familiales, allant même jusqu’à publier un communiqué de presse expliquant sa décision. Près de deux mois plus tard, le 12 juin, il avait également fait ses adieux à ses collègues lors d’une intervention à la Chambre de communes.
Il avait alors défendu son bilan, citant entre autres la participation financière du fédéral au prolongement de la ligne bleue du métro, la création de la Semaine nationale de la prévention de la conduite avec facultés affaiblies et le mois du patrimoine italien.
Malgré ce discours, sa démission n’avait jamais été officialisée. Un député démissionnaire doit compléter une démarche administrative auprès du Président de la Chambre, qui avise ensuite le directeur général des élections, procédure que M. Di Iorio n’avait pas complétée.
Si ce processus avait été mené à terme, une élection partielle aurait été tenue dans les 180 jours suivant la réception de l’avis concernant la vacance.
Nicola Di Iorio affirme vouloir demeurer actif pendant la dernière année de son mandat. Il entend travailler sur le thème de la sécurité routière à l’ère du cannabis. Ses compétences en matière de droit du travail vont le conduire à développer une vision sur la loi du travail et sur la modernisation de son contenu, qui pourrait voir le jour en cas de victoire libérale lors de la prochaine élection.
Nicola Di Iorio avait été élu pour la première fois à la Chambre des communes lors de l’élection fédérale de 2015, avec 64,7 % des voix, loin devant sa rivale néo-démocrate.
Quatre sièges sont à pourvoir à la Chambre des communes.
Gord Brown, député de l’Ontario, est décédé le 2 mai, et il n’a pas encore été remplacé.
Une campagne électorale se déroule en ce moment dans le comté anciennement dirigé par Kennedy Stewart en Colombie-Britannique, tandis que le député de l’Ontario Peter Van Loan quittera officiellement son siège le 30 septembre. Thomas Mulcair a officiellement quitté son poste de député d’Outremont après avoir siégé une dernière fois en juin.