Sud-Ouest

Kitsch et fier

C’est en recyclant et en reconvertissant des objets anodins que Les Ramsay conçoit de l’art. Le créateur vancouverois présentera ses nouvelles toiles, sculptures et broderies à la Galerie Antoine Ertaskiran, dans Griffintown, dès le 22 février.

Le processus créatif de Les Ramsay débute dans les friperies qu’il visite sur une base régulière. Dès qu’un bibelot, un tissu ou tout autre article ayant une certaine valeur kitsch attire son regard, il s’en empare.

«Je suis un collectionneur, établit-il. Je garde tout ce que je trouve dans mon studio et j’essaie de voir quels objets pourraient bien s’agencer ensemble. C’est une méthode de collage un peu particulière.»

Une grande partie de ses créations sont le produit d’un assemblage de tissus de seconde main qui sont assez banals, pris individuellement. Une fois cousus en toile et arborés de quelques coups de pinceau, ils deviennent esthétiquement plaisants.

«J’observe beaucoup les formes et les couleurs de ce que j’ai en ma possession, explique-t-il. Il y en a que je n’utiliserai jamais, mais il y en a d’autres que je garde dans mon studio et qui deviennent soudainement utiles quelques années plus tard.»

Esthétique

L’exposition You Go Disco & I’ll Go My Way n’a pas de thème sous-jacent. «Il y a des artistes qui ont de fortes opinions sur plusieurs enjeux sociétaux et qui veulent que ça transparaisse dans ce qu’ils présentent à tout le monde. Ce n’est pas du tout mon style», affirme Les Ramsay.

Son objectif est plutôt d’estomper la frontière entre la nostalgie sincère et l’ironie latente qui découlent de ses œuvres empreintes de kitsch domestique et d’art populaire.

Il cite en exemple <@Ri>Mes Amis<@$p>, une toile dont la composante principale est une broderie d’une femme qui regarde par sa fenêtre, entourée de chats.

«Ça faisait assez longtemps que je voulais faire quelque chose avec cette broderie-là, mais je ne savais pas trop comment m’y prendre, raconte-t-il. J’ai trouvé un tissu fleuri qui s’agençait bien avec les fleurs à côté de la dame, et je suis parti de là pour créer un collage composé de formes de chats qui complète l’œuvre originale.»

L’arrière-plan jaune, qui correspond aux couleurs de la robe de la femme, est créé à partir d’une toile abstraite qu’avait peinte l’artiste il y a quelques années.

«C’est une œuvre que je n’aurais jamais exposée seule, mais que j’ai su réutiliser de manière efficace, dit-il. C’est un peu ce que je tente toujours de faire: ajouter quelque chose à des créations existantes tout en conservant leur charme.»

You Go Disco & I’ll Go My Way sera présenté du 22 février au 25 mars à la Galerie Antoine Ertaskiran (1892 Rue Payette). L’entrée est gratuite.

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