Plus de 300 personnes ont marché jusqu’au au roc irlandais (Black Rock), dimanche, afin commémorer la mémoire des 6000 immigrants Irlandais qui sont décédés lors de la Grande Famine de 1847. Le sujet sur toutes les lèvres était toutefois celui de la future commémoration à ces victimes, prévue pour un terrain avoisinant qu’Hydro-Québec est en voie d’acheter.
De nombreux élus de tous les paliers de gouvernement étaient présents. Même le président de TransÉnergie, une division d’Hydro-Québec, était de la partie. Plusieurs membres de la communauté rencontrés par TC Media ont affirmé que cette 152e édition du Walk to the Stone a attiré de plus grandes foules que d’habitude en raison du nombre de dignitaires sur place.
En partant de l’église Saint-Gabriel, enfants comme aînés ont marché solennellement jusqu’au lieu d’inhumation de ces morts, situé au centre de la rue Bridge, à proximité de l’entrée du pont Victoria. 2000 petites croix représentant les victimes ont été déposées sur le rocher et ses alentours par les participants et des discours de la communauté et des élus s’en sont suivis.
Collaboration active
Depuis plus de cinq ans, divers groupes de la communauté militent pour l’aménagement d’un parc hommage sur un terrain situé à proximité du roc irlandais, qui est présentement un stationnement d’appoint du Casino de Montréal.
Le lot est sur le point d’être vendu à Hydro-Québec par son propriétaire actuel, la Société immobilière du Canada. Alors que cette nouvelle a provoqué un «imbroglio» au cours des dernières semaines, selon le maire Denis Coderre, Hydro-Québec et la Ville de Montréal ont assuré qu’ils collaboreraient avec la communauté pour y intégrer un hommage «adéquat».
«L’engagement qu’on prend est d’essayer de minimiser l’espace occupé pour avoir le plus de place possible pour un parc commémoratif» – Marc Boucher, président de TransÉnergie
Le poste que construira la société d’État répondra à la demande grandissante d’énergie dans le secteur de Griffintown et alimentera également le futur Réseau électrique métropolitain (REM). Selon M. Boucher, le terrain est l’emplacement idéal pour ce projet considérant les besoins d’Hydro-Québec.
Marc Boucher précise toutefois qu’il n’est pas encore certain de la nature du futur hommage qui y sera rendu
Pour sa part, le maire de Montréal Denis Coderre a confié que «c’est sûr qu’il va se passer quelque chose et on fait tous partie de la solution».
Communauté
Des représentants de plusieurs groupes de la communauté irlandaise ont mentionné qu’ils avaient espoir de conclure une entente satisfaisante avec Montréal et Hydro-Québec, dimanche après-midi. Une discussion entre des citoyens et des représentants de la société d’État a d’ailleurs eu lieu vendredi.
«C’était une séance plutôt informelle où on a principalement rencontré tout le monde. Jusqu’à maintenant, on entend beaucoup de belles choses mais il reste à voir ce qui s’en suivra. Je reste positif», a fait savoir le président du Montreal Irish Monument Park Foundation, Fergus Keyes, après la marche.
Hydro-Québec devrait prendre possession du terrain le 1er juillet, alors que les travaux pour y construire un poste de transformation débuteront en 2020 et se termineront en 2023. La valeur de la transaction n’est pas encore connue.