L’Association pour la mobilité active du Canal-de-Lachine (AMACL) exige le report de la réfection de la passerelle Atwater dans Saint-Henri, en raison du détour non sécuritaire proposé par Parcs Canada. Dès janvier, l’agence fédérale souhaite rediriger les piétons et cyclistes sur le pont Charlevoix le temps des travaux qui pourraient s’échelonner sur trois mois.
Il s’agit d’une mesure irresponsable selon les deux porte-paroles de l’AMACL, Clélia Sève et Mathieu Murphy-Perron, qui ont lancé une pétition à cet effet auprès de la ministre de l’Environnement et responsable politique de Parcs Canada, Catherine McKenna, et qui comptait lundi 117 signatures.
«Les trottoirs sur ce pont sont particulièrement étroits. On parle de 108 cm, alors que la norme est plutôt de 122 cm, souligne M. Murphy-Perron. De plus, aucune barrière ne sépare les piétons des automobilistes et la surface métallique est excessivement glissante en hiver.»
Selon lui, ces enjeux mettent en péril la sécurité des piétons tout en rendant carrément impraticable la traversée du canal de Lachine aux personnes utilisant poussettes, chariots ou fauteuils roulants. Les cyclistes devront quant à eux rouler avec les voitures sur la chaussée grillagée, alors que le passage est plutôt étroit.
Détour
Pour l’agence gouvernementale, diriger les usagers vers la piste du côté sud par le biais du pont Charlevoix est l’option la plus sécuritaire et logique dans les circonstances.
«Tout au long des travaux, Parcs Canada collaborera étroitement avec ses partenaires municipaux et une équipe d’ingénieurs afin d’assurer la sécurité des gens, souligne Audrey Godin-Champagne, agente de communications chez Parcs Canada. Nous demandons également la collaboration de tous les usagers afin que ceux-ci respectent la signalisation temporaire et circulent sur le trottoir dans le sens de leur traversée.»
D’autres alternatives sont proposées aux usagers pour traverser le canal, telles que le pont des Seigneurs, plus à l’est, et la passerelle Sir-Georges-Étienne-Cartier, plus à l’ouest.
Solutions
L’AMACL souhaiterait que Parcs Canada priorise la réfection du pont Charlevoix avant celle de la passerelle. «Ce qui est primordial, c’est de moderniser et sécuriser les trottoirs du pont avant, croit Mathieu Murphy-Perron. Ensuite, ils pourront s’attaquer à la passerelle Atwater. De notre lecture, il ne s’agit pas d’une urgence.»
Parcs Canada ne partage toutefois pas cet avis. «La structure actuelle, qui date de 1984, présente d’importants signes de détérioration», précise Mme Godin-Champagne. Suivant l’appel d’offres, les travaux comprennent la réfection du tablier, du treillis métallique et de la dalle supportant la passerelle. Par ailleurs, la réfection du pont Charlevoix n’est pas prévue à court terme.
Une autre solution suggérée par l’AMALC serait de construire une seconde passerelle, parallèlement à celle déjà en place, avant de procéder aux travaux. En plus de permettre une alternative sécuritaire, cette seconde infrastructure permettrait de désengorger la passerelle Atwater, qui est l’une des plus fréquentées du canal de Lachine. Cette idée est toutefois écartée par Parcs Canada pour des raisons budgétaires.
L’AMACL poursuivra ses représentations auprès de Parcs Canada et de la ministre McKenna jusqu’à la fermeture de l’appel d’offres, le 11 janvier.