Installée depuis trois ans dans le Bâtiment 7 dans Pointe-Saint-Charles, l’épicerie autogérée Le Détour déménagera l’an prochain. Le commerce demeurera dans le même immeuble, mais bénéficiera d’une plus grande superficie grâce à un nouveau local.
Le nouvel espace passera de 75 mètres carrés (841 pieds carrés) à 232 m2 (2 500 pi2).
«On va tripler la surface de l’épicerie dans un contexte où il y a beaucoup de demandes», constate une des membres fondatrices et coordonnatrice de l’épicerie Le Détour, Marie-Claude Rose.
«Il y a aussi les nouvelles unités d’habitations qui vont s’installer près du B7, dont des logements sociaux», poursuit-elle.
Le nouveau local devrait permettre de retrouver plus d’aliments sur les tablettes. Pour le moment, l’épicerie propose quelque 900 produits différents, comme des viandes, des fromages, des fruits et légumes et des boissons.
«[L’objectif], c’est d’avoir un espace de travail un peu plus fonctionnel. Au niveau du stockage, c’est vraiment étroit. On a une chambre froide qui est à l’extérieur et notre stockage est au 2e étage», remarque la coordonnatrice.
Le Détour souhaite également augmenter le nombre de membres résidents à Pointe-Saint-Charles, mais aussi ailleurs dans le Sud-Ouest et sur l’île de Montréal. L’épicerie devra compter sur plus de bénévoles pour mieux opérer la nouvelle surface.
L’endroit compte désormais 260 membres actifs. Chacun donne environ trois heures de travail bénévole toutes les quatre semaines. Ils paient leur épicerie environ 15% moins cher que les clients qui ne sont pas membres.
«L’idée était d’être un grand nombre de personnes [membres] provenant du sud de la Pointe. Avant, il n’y avait rien du tout [niveau alimentation]», souligne Mme Rose.
S’adapter
La dernière année a été sans repos pour tous les domaines. C’est aussi le cas pour les commerces alimentaires.
En tant qu’épicerie autogérée par les résidents du quartier, Le Détour a dû s’adapter en raison de la situation actuelle, à commencer par la modification des horaires des membres. Chaque mois, ce sont plus de 200 personnes différentes qui se déplacent pour travailler.
«Pendant la première vague, on s’est dit que ça ne faisait pas de sens qu’il y ait autant de gens du quartier qui viennent travailler dans cet espace-là, explique Mme Rose. On a donc formé des équipes qui ne se croisaient jamais.»
Certaines personnes se sont aussi engagées à travailler une journée par semaine pour une période de trois mois. En juillet 2020, l’épicerie a pu revenir au système habituel, avec les nouvelles mesures entourant le port du masque et la distanciation.
Cependant, la pandémie n’a pas eu que de mauvaises conséquences. Le chiffre d’affaires de l’épicerie a augmenté pendant quelques mois, avant de revenir à des résultats un peu plus habituels.
«Ça a donné une belle visibilité. Il y a plein de gens dans le quartier qui ne nous connaissait pas beaucoup encore. Comme les gens étaient en télétravail, il y en a beaucoup qui nous ont découverts», affirme-t-elle.
La crise sanitaire a également été l’occasion de mettre en place un système de livraison à domicile. Les personnes ciblées sont celles avec des problèmes de mobilité, des familles monoparentales, des personnes blessées ou des aînés.
«C’est un service qu’on voulait donner depuis le début, mais on n’avait pas réussi encore à l’implanter. La pandémie nous a donné la motivation pour faire ça dans les premières semaines de mars (2020)», évoque la coordonnatrice.
L’épicerie Le Détour a fêté ses trois ans d’existence à la mi-mai.
15%
Pourcentage des ménages de Pointe-Saint-Charles qui font leur épicerie au Détour.