L’opposition au projet de construction d’un immeuble au 287-289 et 311, rue Eleanor fait un pas de plus alors que les signatures nécessaires ont été récoltées pour la tenue d’un référendum prévue pour le 12 juin prochain au plus tard, un événement apparemment sans précédent dans le Sud-Ouest.
Le projet concerne la construction d’un bâtiment d’une hauteur de 25 mètres comportant 120 logements. Le bâtiment ne respectant pas la réglementation du Sud-Ouest, notamment en ce qui concerne le rayon de protection de 10 mètres obligatoire, le projet devait avoir une dérogation de l’arrondissement.
En raison de l’opposition de plusieurs citoyens de Griffintown, un registre a été tenu entre le 24 février et le 10 mars. Ce dernier nécessitait 135 signatures de résidents des zones concernées afin qu’un référendum puisse se tenir. En tout, 137 signatures ont été recueillies.
Les citoyens craignent, entre autres, que le bâtiment obstrue les rues et élimine l’exposition au soleil, dans un secteur qui comprend déjà de nombreux immeubles.
Ainsi, le maire Benoit Dorais a confirmé lors du dernier conseil d’arrondissement du 11 avril qu’un référendum, qui devrait se tenir un dimanche, aura lieu au plus tard le 12 juin prochain. Il a expliqué que les citoyens seront possiblement amenés à choisir entre deux projets proposés par le promoteur, l’un dérogeant à la dérogation et le second, de plein droit.
«On a été surpris que l’Arrondissement et qu’un parti comme Projet Montréal décide de continuer le processus référendaire», a réagi le membre de la Coopérative d’habitation voisine l’Esperluette, impliquée dans la demande citoyenne, Daryl Hubert.
On a l’impression que nos élus se positionnent actuellement du côté des promoteurs immobiliers.
Daryl Hubert, membre de la coopérative
«Il y a la réglementation et il y a le plan d’urbanisme, le fait de jouer entre les deux, c’est ça qui fait en sorte de négocier plein de choses qu’en temps normal on ne pourrait pas négocier», a rappelé de son côté Benoit Dorais.
Pour l’organisation de ce scrutin inédit, le Sud-Ouest devra, lors du prochain conseil, qui aura lieu au mois de mai, définir la question qui sera posée lors du référendum ainsi qu’approuver le budget nécessaire pour la préparation et la tenue du scrutin.