Sous la pluie, le ciel gris et le regard incrédule des passants, des ouvriers équipés de grues mécaniques ont retiré la célèbre enseigne Archambault des parois du bâtiment situé au coin des rues Berri et Sainte-Catherine Est. Si la scène qui s’est déroulée mercredi matin avait des allures plutôt tristes, le retrait de l’enseigne n’est que temporaire, affirme Québecor, l’entreprise propriétaire du 1930, Sainte-Catherine Est.
L’enseigne quasi centenaire, un élément fort du folklore visuel du Quartier latin, doit être mise de côté afin que son «système d’éclairage» soit restauré, a laissé savoir Québecor sur Twitter. Il faudra attendre «quelques mois» avant de retrouver l’emblème datant des bonnes années de La Bolduc, selon le propriétaire de l’entreprise médiatique, Pierre Karl Péladeau.
C’est à la suite d’un premier retrait de l’enseigne lumineuse en 2018 que l’émoi collectif a permis de prendre la mesure de la valeur sentimentale qu’a, pour les Montréalais, ce symbole de l’histoire de la musique francophone. Un événement que la doctorante en études urbaines Carla Bodo avait qualifié de «blessure cognitive», mais qui a permis de constater la valeur réelle de l’objet, aussi bien sur le plan historique qu’artistique. L’enseigne avait été réinstallée en 2019 et Québecor s’était engagée à la conserver, reconnaissant sa valeur patrimoniale.