On peut facilement supposer que la bâtisse s’inscrira dans la reconversion de l’ancien Institut des sourds et muets en 380 condominiums.
Le promoteur reste cependant discret sur le dossier. «On a fait une offre d’achat qui a été acceptée. Nous en sommes au processus de vérification diligente. On va déterminer ce qui pourra être fait. À cette étape, c’est prématuré de commencer à spéculer de ce qui pourrait être fait ou non», dit Martin Galarneau, vice-président, affaires corporatives et développement de la firme TMSA.
Chez TC Transcontinental, on précise que la transaction n’a pas été encore conclue. «Le promoteur doit passer en revue de nombreux aspects tels que le zonage ou l’environnement physique. La revue diligentée peut durer quelques mois», développe Nancy Bouffard, directrice des communications chez Transcontinental.
L’entente comprend deux bâtiments qui sont reliés : l’usine et la tour à bureaux. La superficie de l’usine est d’environ 145 000 p2. Selon le site d’évaluation foncière de la Ville de Montréal, la valeur foncière de l’immeuble est de près de 4 M$. On ignore cependant le montant de la transaction entre les deux firmes.
Logement social ?
Le bâtiment est actuellement situé dans une zone industrielle. Pour que la firme TMSA y aménage des condominiums, le zonage devrait donc être changé pour devenir résidentiel. Peut-on envisager que du logement social soit aménagé aux 65 et 85 de Castelnau Ouest?
«Pour le moment, le projet est hypothétique, quand il sera officiel, on s’assurera qu’il y ait de l’inclusion de 15% logements sociaux en accord avec la politique de la Ville, de préférence sous la forme de coopératives d’habitations. Peu importe les projets qui nous seront présentés on veut qu’ils soient étudiés au mérite», répond le maire de l’arrondissement Anie Samson.
L’élue souhaite que «le secteur en pleine revitalisation devienne à vocation résidentielle et de bureau. On regardera chacun des projets pour une meilleure intégration», conclut-elle.
Vers un déménagement des organismes communautaires ?
Près d’une dizaine d’organismes communautaires sont actuellement hébergés au 65, rue de Castelnau Ouest, tels que la Ligue des droits et libertés, Le Front commun des personnes assistées sociales du Québec, le Centre de formation populaire, Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, ou encore Communautique. Le bail de nombre d’entre eux arrive cependant à échéance, dans l’attente de la reprise des locaux par un promoteur. Transcontinental leur a offert de renouveler les baux chaque mois, mais «dans le cas où la transaction se concrétiserait, le nouveau propriétaire devra décider de ce qu’il fera avec les baux», explique Mme Bouffard. Les organismes sont donc dans l’attente.
«À partir de la fin mai, notre bail est renouvelé tous les mois. On cherche dès maintenant à se délocaliser, on ne peut pas vivre dans cette insécurité», dit Sébastien Rivard, coordonnateur du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal, logé dans l’édifice.
La nouvelle coalition Marconi-Beaumont qui présentait une conférence de presse, le mardi 31 janvier dans les locaux du 65, rue de Castelnau, s’inquiète de la gentrification du secteur aux abords du métro de Castelnau. À cet effet, les organismes et citoyens membres demandent à ce qu’une réserve foncière soit établie.