L’Espagne a recensé dimanche 87 morts du coronavirus en 24 heures, passant sous la barre des 100 décès pour la première fois en deux mois, à la veille d’un élargissement du déconfinement dont Madrid et Barcelone restent exclues.
«Nous sommes pour la première fois depuis longtemps sous les 100, ce qui est une bonne nouvelle», a salué dimanche le directeur du Centre d’urgences sanitaires, Fernando Simon. Au plus fort de l’épidémie, 950 morts quotidiens avaient été recensés début avril.
L’Espagne reste l’un des pays les plus touchés au monde par la pandémie qui y a fait au total 27 650 morts, selon le bilan du ministère de la Santé publié dimanche. Plus de 231 000 cas confirmés par tests PCR ont été enregistrés.
Selon le Dr Simon, l’Espagne, où le confinement a été des plus stricts, est «très proche (…) d’avoir mis fin à la transmission» entre personnes grâce aux «efforts» de la population.
Mais «le risque d’une deuxième vague reste très important», a-t-il averti.
Masque obligatoire
C’est pourquoi le gouvernement veut «renforcer le caractère obligatoire de l’usage du masque», a déclaré le ministre de la Santé Salvador Illa, alors que son port est déjà obligatoire dans les transports en commun. Un décret sera publié «dans les prochains jours», a-t-il dit.
L’Espagne a lancé lundi dernier dans une moitié du pays un déconfinement en trois phases qui doit s’étaler jusqu’à la fin du mois de juin. La première phase du déconfinement prévoit notamment la réouverture des terrasses des bars et des restaurants ainsi que l’autorisation des réunions familiales ou entre amis d’un maximum de 10 personnes.
Afin d’éviter l’importation de nouveaux cas durant cette période, les entrées dans le pays par voie aérienne ou maritime sont limitées depuis vendredi aux Espagnols, aux résidents en Espagne ou à certains cas bien précis. Toute personne arrivant dans le pays est soumise de plus à une quarantaine de 14 jours.
Déconfinement en Espagne
Avec l’accord donné par le gouvernement au déconfinement de nouvelles provinces lundi, environ 70% des Espagnols seront déconfinés.
Mais face à la crainte d’un rebond des contagions, la région de Madrid, une grande partie de la région voisine de Castille et Léon ainsi que l’agglomération de Barcelone, zones les plus touchées par la pandémie, seront encore confinées la semaine prochaine.
Le gouvernement a toutefois décidé d’assouplir les mesures en permettant aux petits commerces d’ouvrir sans rendez-vous, mais l’exécutif de droite de la région de Madrid et la municipalité ont dénoncé une décision «politique».
Et depuis plusieurs jours, des manifestations contre le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez ont lieu chaque soir dans un quartier chic de la capitale. Un mouvement imité ce week-end dans d’autres quartiers de Madrid ou dans la ville de Salamanque (Castille-et-Léon).
Alors que les applaudissements pour saluer le travail des personnels soignants ont diminué en intensité depuis que les Espagnols sont autorisés à sortir, un appel à se mobiliser pour de «derniers applaudissements» dimanche à 20h00 a été lancé sur les réseaux sociaux et sera respecté aux portes de nombreux hôpitaux.