Éducation

Gregory Charles, parlons-en d’éducation deux minutes

CHRONIQUE – Gregory Charles, mon cher Greg, tu as initié toute une génération à la culture scientifique, mais cette fois tu l’as échappé. Je t’entends comparer l’éducation au show-business, parler contre la gratuité scolaire et vouloir ramener la ségrégation scolaire basée sur le sexe, wo!

On accorde de la valeur seulement si on paie, alors selon toi un médecin gratuit est perçu moins compétent? Les livres dans les bibliothèques sont moins appréciés? À l’inverse, devoir payer pour le transport en commun fait que nous le trouvons performant?

La gratuité scolaire, c’est une question morale. Comme société, nous avons choisi de tendre vers l’égalité des chances et c’est loin d’être gagné (et loin d’être gratuit)! En pleine inflation, ton idée, c’est de demander aux parents de payer pour l’école? Vas-tu faire un Philippe Couillard de toi et nous expliquer comment faire l’épicerie avec 75 $ en buvant un verre de bulles? Dans ce cas, je propose de cesser de subventionner les écoles privées. Les riches se régaleront de la valeur ajoutée à leur éducation.  

Le principal facteur permettant de prédire le décrochage, c’est la pauvreté, alors si ça t’intéresse vraiment, c’est à ça qu’il faut t’attaquer! Mais toi, ta solution, c’est de diviser les gens en fonction de leurs organes génitaux.

Tu dis observer que les jeunes agissent différemment selon leur sexe, mais évidemment! Ils sont socialisés différemment depuis le ventre de leur mère! Le rôle de l’école, c’est justement de leur permettre de sortir de ce carcan.

Pire! En 2022, comment ne pas avoir conscience que des gens ne se retrouvent dans aucune des catégories homme-femme? Que fait-on des personnes trans ou non binaires, on les ignore? On fait pareil pour toutes les personnes qui ne s’identifient pas au stéréotype de leur genre? Tu ne serais pas un brin transphobe mon Greg?

Combien de garçons ont été traumatisés par des écoles non mixtes? Les témoignages de violence et d’intimidation sont nombreux. Plusieurs ont avoué des années plus tard leur orientation sexuelle après s’être cachés dans la peur. Ne pas vouloir déconcentrer les garçons avec la présence des filles, c’est aussi nier les différentes orientations sexuelles. Homophobe en plus?

Séparer les garçons des filles pour répondre à des besoins différents, c’est les enfermer dans des stéréotypes. Les femmes sont plus dociles et les hommes bougent plus? Tu nous sors des vieilles idées en ignorant toutes les avancées de la science. Les garçons qui décrochent sont justement ceux qui adhèrent fortement aux stéréotypes de genre. Et tu sais quoi? Une des raisons qui explique leur décrochage est qu’ils ont accès à des emplois bien rémunérés sans formation, mais ici on revient au problème de la pauvreté et au problème des inégalités entre les sexes.

On est d’accord, le système d’éducation est désuet et demande une réforme majeure, mais tentons d’avancer, pas de revenir au siècle dernier. Pour des idées, il y a des vrais profs et de vrais chercheur.e.s à qui tu pourrais tendre le micro au lieu de t’écouter parler comme un vieux curé. 

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez un résumé, dès 17h, de l’actualité de Montréal.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version