Après les fours connectés et les assistants vocaux qui nous dictent les recettes, l’intelligence artificielle (IA), la blockchain et la robotique envahissent à leur tour la cuisine.
Au salon des technologies de grande consommation de Las Vegas, où se dessinent certaines tendances d’un futur plus ou moins proche, même les réfrigérateurs deviennent «intelligents», c’est-à-dire connectés et pourvus d’IA pour anticiper les besoins des humains.
GE Appliances, une entité du chinois Haier, a par exemple présenté un logiciel intégré à un micro-ondes. Il suggère des recettes en fonction de la nourriture contenue dans le frigo.
«Vous pouvez voir tout ce que vous avez à manger et recevoir des recommandations, afin de moins gaspiller», indique Jeremy Miller de GE Appliances.
Si en plus le système est couplé avec un four et des plaques compatibles, le logiciel surveillera aussi la cuisson en fonction des choix du consommateur.
Pour les cuistots d’extérieur, Weber a dévoilé une application et un grill connecté. Il utilise l’IA pour que la viande soit cuite à point ou saignante juste comme vous l’aimez, le fromage de la pizza bien fondu et la dinde de Noël juteuse à souhait.
C’est du moins la promesse de Chris Scherzinger, directeur de Weber-Stephen Products.
«Avec nos 70 ans d’expérience dans les grills, nous avons développé des algorithmes capables de savoir à quel moment exact l’intérieur du steak est cuit», assure-t-il.
Couper les oignons
Les chefs plus paresseux pourront bientôt faire appel à des robots pour leur faciliter les tâches fastidieuses. Comme couper les oignons, par exemple.
«Julia», un appareil conçu par CookingPal, est aussi connectée à une plateforme qui suggère des recettes. Mais elle va plus loin, en s’occupant également des préparations.
D’après la société basée à Hong Kong, «Julia» peut peser, couper, cuire et même nettoyer derrière elle.
«Tout le monde déteste découper les oignons», remarque Anna Khomenko, directrice du marketing chez CookingPal. Elle ajoute que le robot remplace plusieurs ustensiles et appareils.
La start-up californienne PantryOn propose de son côté d’installer un système qui s’adapte à tous les frigos ou remises pour signaler quels ingrédients sont sur le point de manquer.
Contrairement à d’autres solutions similaires, PantryOn se base sur le poids, et «elle peut établir une liste de courses que vous pouvez commander sur l’appli», précise la fondatrice, Fadi Shakkour.
Ingrédients dernier cri
Les technologies ne sont pas en reste du côté des ingrédients. Pour ceux qui se soucient de l’origine des produits, plusieurs entreprises se servent désormais de la blockchain pour assurer la traçabilité.
La blockchain (chaîne de blocs), popularisée par la monnaie virtuelle bitcoin, est un protocole informatique permettant à une communauté d’utilisateurs de tenir en ligne une sorte de grand registre commun, infalsifiable.
Au CES, le groupe IBM montre comment il s’en sert avec ses partenaires (producteurs et distributeurs) pour garantir l’intégrité des produits à toutes les étapes, avec une appli qui retrace le parcours du café jusqu’aux plantations.
Cette initiative s’inscrit dans le programme «Food Trust» («confiance en la nourriture») de la firme, qui utilise la blockchain non seulement pour authentifier l’origine des aliments, mais aussi déterminer à quel moment un élément pathogène est apparu dans la nourriture.
Pour Impossible Foods, les ingrédients sont tout trouvés: les plantes. L’entreprise spécialisée dans les substituts à la viande est venue pour la deuxième fois au CES, faire goûter cette fois son substitut au porc, entièrement végétarien.
Les visiteurs en ont mangé sous différentes formes, des saucisses vegan aux raviolis chinois.
«Impossible Foods a percé le code moléculaire de la viande, en commençant par la viande de boeuf hachée», raconte le directeur exécutif Patrick Brown. «Maintenant nous accélérons notre expansion avec un portfolio de produits parmi les plus appréciés au monde.»
«Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas éliminé le besoin d’avoir des animaux dans la chaîne alimentaire», a-t-il ajouté.