Ils étaient des centaines, voire des milliers, à avoir répondu à l’appel, lundi.
Famille, amis et partisans se sont réunis au Centre Bell pour rendre un dernier hommage au Démon blond, parti rejoindre les anges le 22 avril dernier.
Exposé en chapelle ardente dimanche et lundi, Guy Lafleur a reçu la visite d’admirateurs de partout à travers la province.
«On est descendu de Québec hier pour venir lui rendre hommage et on est resté en ville pour lui dire un dernier adieu ce matin», mentionne Marco, 46 ans.
«Je l’ai vu jouer un peu, mais c’est surtout pour mon père que je suis ici. Mon défunt père aurait été ici ce matin», poursuit-il.
«Il n’a pas seulement marqué une, mais plusieurs générations d’amateurs.»
Michel, 77 ans, l’a vu jouer plus d’une fois au Forum.
«C’est un des plus grands. En fait, c’est le plus grand!», s’exclame-t-il.
«Et j’en ai vu jouer beaucoup des grands joueurs. Peut-être pas Morenz, mais les Richard, Béliveau, Cournoyer… Guy Lafleur était le plus spectaculaire.»
À ses côtés, Alain de Repentigny acquiesce.
«Quand il prenait possession de la rondelle et partait sur l’aile droite, on entendait les murmures dans le Forum. Les gens se levaient de leur siège! Il se passait toujours quelque chose de spécial quand il entrait en zone adverse avec la rondelle.»
Roland et Benoît sont partis tôt de Terrebonne, lundi, pour venir rendre hommage au Démon blond.
«Ce n’est pas un hasard qu’il y a autant de monde aujourd’hui, c’était un gars du peuple, un homme accessible», indique Roland.
«Moi, j’avais 10 ans quand je le regardais jouer. Ces souvenirs resteront gravés dans ma mémoire. Ce sont mes plus beaux souvenirs sportifs», ajoute Benoît.
Carole, une Montréalaise de 62 ans, se souvient d’un homme plus grand que nature.
«Il était un hockeyeur exceptionnel. On voulait tous être comme Guy Lafleur. Et en plus, il était beau bonhomme», mentionne-t-elle avec un sourire en coin.
Michel Lacroix se souvient
Voix du Tricolore au Centre Bell et ancien reporter pour la radio de CKAC, Michel Lacroix a bien connu le célèbre numéro 10.
Il se souviendra de lui avant tout comme «un ami», puis comme un «athlète d’exception»
«Tu ne peux pas annoncer Jean Béliveau comme tu annonçais Guy Lafleur. Ce sont des dimensions complètement différentes. C’était monsieur Béliveau d’un bord et Guy de l’autre», mentionne M. Lacroix.
«Quand j’étais reporter, j’étais sur la route avec les joueurs et je devais porter une cravate. J’en avais trois, mais je ne savais pas comment faire les nœuds. C’est Guy qui passait la cravate autour de son cou, faisait le nœud, puis me la redonnait. C’était ça, Guy Lafleur», poursuit l’annonceur maison du Centre Bell.
Quarante-trois ans après la conquête de la Coupe Stanley du Tricolore en 1979, Michel Lacroix se souvient parfaitement du but égalisateur de Guy Lafleur en troisième période du septième match de la demi-finale contre les Bruins.
«Le but de Guy le plus spectaculaire que j’ai annoncé, c’était évidemment en mai 1979. Le célèbre quatrième but, celui qui a préparé le but gagnant d’Yvon Lambert en prolongation. 18:46, Guy Lafleur sur une passe de Jacques Lemaire», se rappelle-t-il.
«Vous savez, Guy Lafleur a eu une visibilité énorme parce qu’il est arrivé alors que les médias étaient en pleine croissance. C’était l’arrivée des bulletins de nouvelles à la radio et à la télévision. Il y a eu les chaînes sportives spécialisées aussi. Il était partout!», lance l’ancien journaliste.
«Quand tu étais à la recherche d’une bonne quote, tu allais voir Guy et tu n’étais jamais déçu.»
Dimanche, le premier ministre du Québec, François Legault, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ont pris la parole pour souligner l’apport transcendant de M. Lafleur à la société québécoise.
Valérie Plante a d’ailleurs indiqué que les drapeaux officiels de la Ville seront mis en berne, mardi, lors des funérailles de Guy Lafleur.
Anciens et actuels joueurs du Canadien de Montréal ont également défilé dans la chapelle ardente pour offrir leurs condoléances à la famille Lafleur.
Les funérailles nationales du célèbre numéro 10 auront lieu mardi, à compter de 11h, à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde.
Un chasseur CF-18 de l’Aviation royale canadienne effectuera un survol au-dessus de la cathédrale lors de la sortie du cortège funèbre, prévue à 12h45.