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La « crise » Sanimax

réunion citoyenne contre sanimax

La réunion a pris place mercredi soir au centre Don Bosco, dans Rivière-des-Prairies.

Une centaine de citoyens prairivois se sont réunis mercredi soir pour discuter de la « crise » Sanimax. Devant plusieurs élus et représentants d’élus, ils ont demandé des explications et surtout exigé que des actions soient prises.

L’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles a reconnu mercredi soir être en « situation de crise sans précédent » depuis plusieurs semaines. De nombreux citoyens déplorent l’inaction des différents paliers du gouvernement.

« Vous êtes là pour nous aider, mais vous ne faites rien! », s’exclamait John Brandone, résident de Rivière-des-Prairies depuis six ans.

Beaucoup de citoyens se sont indignés après avoir appris que la Ville avait autorisé l’utilisation de l’eau d’une borne-fontaine, au lieu de fermer l’usine.

Depuis la fin juin, l’entreprise spécialisée dans la récupération d’huiles de cuisson usées, de sous-produits de viande et d’animaux, d’animaux morts à la ferme, de peaux et de matières organiques a « eu des problèmes techniques, à l’intérieur du site, dans les conduits d’alimentation d’eau, faisant en sorte que [les] systèmes qui permettent de traiter la matière première ne fonctionnait pas de façon optimum », expliquait la semaine dernière Éric Caputo, directeur général de Sanimax.

S’il avait par la suite affirmé que la situation était redevenue normale, les citoyens n’ont vu « aucune disparition de l’odeur de poulet en décomposition ».

Demande générale pour la relocalisation

« Sanimax n’a plus sa place ici, près des rues résidentielles et des citoyens », explique Théo Vecera, organisateur de la réunion et membre du comité citoyen Sanimax SOS RDP.

Député de la circonscription de LaFontaine, Marc Tanguay assure suivre le dossier de près depuis 2012.

L’attaché politique de Chantal Rouleau, Guy Boutin, certifie de son côté que la ministre de la Métropole et de la région de Montréal est « proactive sur le dossier ». Elle serait en contact avec « le ministre de l’Environnement et le ministre de l’Agriculture pour s’assurer que la situation actuelle ne comporte aucun danger ».

David Patry-Cloutier, directeur du cabinet de Caroline Bourgeois, assure que des mesures ont été prises. Il atteste que l’usine reçoit une « visite quotidienne par des inspecteurs de la Ville ».

Si les différents élus et représentants d’élus se voulaient rassurants, plusieurs citoyens n’ont pas été satisfaits de leur réponse.

Inquiétude grandissante pour la santé

En attendant que les nouvelles études sur la qualité de l’air dans l’est de l’île soient faites, les citoyens de Rivière-des-Prairies s’inquiètent de possibles futurs problèmes de santé causés par l’entreprise.

Un citoyen a signalé que « la décomposition des animaux dégage du H2S ». Une étude de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail démontre que la présence de ces particules dans l’air peut en effet être extrêmement néfaste pour la santé et pour l’environnement.

Apprenant cette nouvelle, de nombreux citoyens se sont indignés de voir que la Ville de Montréal n’a pas fait « de relevés de l’air autour de l’usine ».

En 2018, l’entreprise Sanimax a été reconnue coupable deux fois, par le tribunal municipal de Montréal, de ne pas avoir fourni « les renseignements demandés un employé du service ». Elle a été reconnue également coupable de ne pas autoriser des études de qualité de l’air sur le site.

En plus de faire face à de nombreuses plaintes citoyennes, Sanimax compte près d’un million de dollars de contraventions. En plus des nombreuses poursuites judiciaires par la Ville de Montréal.

« Vous pouvez fermer un restaurant pour un rat! Mais vous ne pouvez pas obliger une entreprise à faire des tests de qualités de l’air? » s’est insurgée une citoyenne.

Mesures et actions

Selon Marc Tanguay, « il y aura un avant et un après la réunion organisée pour le problème Sanimax ». Il a par ailleurs invité les citoyens à continuer leur mobilisation en lançant une pétition, qu’il promet d’endosser. Le député a également proposé d’organiser une manifestation.

Ces idées seront « étudiées par le comité » promet Théo Vecera. Il a contacté la direction de l’usine afin d’organiser une rencontre. L’entreprise aurait répondu de manière favorable sans toutefois donner de date. Un échange qui laisse M. Vecera dubitatif, car « ce n’est pas la première fois que l’entreprise accepte et annule au dernier moment » affirme-t-il.

Par ailleurs, les élus ont prévus plusieurs rencontres pour discuter du problème. Chantal Rouleau rencontrera Caroline Bourgeois le 26 août et Marc Tanguay le 3 septembre.

Lisa Christensen, conseillère de l’arrondissement, insiste pour que les citoyens continuent d’appeler la mairie pour se plaindre.

Le 26 juillet, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles a mis en place un protocole pour simplifier le dépôt de plainte des citoyens.  Plus de 50 plaintes ont été relevées depuis sa mise en place.

La marie compte déjà 102 plaintes concernant Sanimax, en date du 26 juillet.

 

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