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La colère continue de monter contre Sanimax dans RDP

Photo: Archives

Plus de 60 plaintes concernant les odeurs nauséabondes émises par l’entreprise Sanimax ont été déposées durant les trois premières semaines du mois de juillet par des citoyens de Rivière-des-Prairies. Un problème récurrent, mais amplifié par des problèmes techniques depuis la fin juin. La mairie de l’arrondissement a mis en place un nouveau protocole pour simplifier les plaintes citoyennes et dépêcher des inspecteurs plus vite sur les lieux.

Fortement incommodés par ces odeurs, plusieurs citoyens ne peuvent profiter de leur jardin et leur piscine ou même effectuer des balades en vélos, confie Joseph Paglia, résident de l’arrondissement depuis sept ans.

« Ça pue, insiste M. Paglia, ça pue comme un poulet cru qui serait resté pendant trois jours en plein soleil, l’odeur s’attache à vos vêtements, reste plusieurs heures dans votre nez ».

Robert Molinaro, voisin de l’usine, affirme de son côté « être prisonnier de Sanimax ». « On ne peut plus vivre, on ne peut même pas sortir ou souper dehors à cause des odeurs », explique-t-il.

Une situation également décriée par Theo Vecera, fondateur du centre communautaire pour jeunes Don Bosco à Rivière-des-Prairie et brièvement candidat à la mairie de l’arrondissement sous la bannière d’Ensemble Montréal en 2018, avant de devoir se désister pour des raisons de santé. « Au cours des 3 dernières semaines, les odeurs ont été constantes et très fortes. C’est terrible! », s’indigne-t-il.

Problèmes techniques

Depuis la fin juin, l’entreprise spécialisée dans la récupération d’huiles de cuisson usées, de sous-produits de viande et d’animaux, d’animaux morts à la ferme, de peaux et de matières organiques a « eu des problèmes techniques, à l’intérieur du site, dans les conduits d’alimentation d’eau, faisant en sorte que [les] systèmes qui permettent de traiter la matière première ne fonctionnait pas de façon optimum », explique Eric Caputo, directeur général de l’entreprise.

« Quelques portes de l’usine ont dû être ouvertes, de façon très temporaire, pour rétablir la situation plus rapidement », affirme M. Caputo. Une opération qui a participé à empirer les problèmes d’odeurs sur une partie du territoire prairivois.

Si l’entreprise a affirmé mardi 30 juillet le rétablissement de ses opérations, les résidents affirment que l’odeur, elle, était toujours fortement présente le soir même.

M. Caputo assure que l’entreprise a pris des mesures exceptionnelles dans les dernières semaines pour améliorer la situation « autant à l’usine que pour les citoyens ». Sanimax a « envoyé des matières à [leur] usine de Québec, aux sites d’enfouissements et même dans une usine en Ontario, qui est un compétiteur », selon le directeur général.

Déception et frustration

Si les résidents du quartier se disent profondément déçus du comportement de l’entreprise vis-à-vis de ses voisins « qu’elle ne respecte pas », c’est aussi une frustration contre les élus qui commence à monter du côté de plusieurs citoyens.

Membres du comité SOS Sanimax RDP qui réunit une centaine de citoyens, M. Vecera et M. Paglia reprochent l’inaction des trois paliers gouvernementaux. Ils blâment notamment l’ancienne mairesse et aujourd’hui ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la région de Montréal et de la Métropole, Chantal Rouleau, de ne « rien faire alors qu’elle connaît très très bien le dossier », explique M. Paglia.

Theo Vecera regrette également l’inaction et le manque de commentaires de Valérie Plante sur le sujet, alors que « l’agenda de Projet Montréal porte sur l’environnement et sur le thème « VERT » ».

« Chaque été, on croit que les choses vont s’améliorer, à cause de la revendication d’investissements de Sanimax et de son désir de travailler plus étroitement avec les citoyens et la ville, et chaque été c’est exactement le contraire », déplore M. Vecera.

M. Paglia explique avoir aujourd’hui arrêté de communiquer avec la direction de l’entreprise, car « ils répètent toujours la même chose en parlant de leur investissement ou du taux de camions qui n’ont pas de problèmes, mais ne change rien ».

Problème récurrent

Installée depuis plus de 60 ans sur le boulevard Maurice-Duplessis, a maintes fois fait l’objet de plaintes de la part des citoyens prairivois. En 2018, plus de 200 plaintes en raison des odeurs avaient été déposées et plus de 150 en 2017.

Depuis le début de l’année, la mairie de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles compte déjà 102 plaintes, en date du 26 juillet, sans compter plusieurs plaintes qui se sont ajoutées durant la fin de semaine, dénote le cabinet de la mairesse Caroline Bourgeois.

Face aux « nombres de plaintes et à la concentration des plaintes, on voit qu’il y a vraiment des problèmes particuliers et c’est ce que les inspecteurs ont pu constater sur le terrain », explique le cabinet.

Appelant les résidents touchés à continuer d’appeler pour déposer des plaintes, Caroline Bourgeois a demandé la mise en place d’un nouveau protocole pour répondre aux citoyens.

« Il s’agit d’un document officiel de l’arrondissement qui dit aux citoyens qui appeler en cas de problèmes d’odeur ou de déversement sur la voie publique », explique le cabinet de Caroline Bourgeois. Le document, que l’on retrouve en ligne sur le site de l’arrondissement, permet de connaître les numéros à joindre sept jours sur sept, 24 h sur 24. Cette simplification de dépôt de plainte permettrait à la mairie de mieux répondre aux citoyens et qu’elle soit traitée plus rapidement.

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