Soutenez

L’avenir du chef de police, Philippe Pichet, connu cet après-midi

Montreal Chief of Police Philippe Pichet speaks to the media about the tapping of a newspaper reporter's smartphone at a news conference, Monday, October 31, 2016 in Montreal.THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Archives Métro

Alors qu’un rapport recommanderait le départ du chef de police, Philippe Pichet, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, rencontrera mercredi après-midi le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, pour discuter de l’avenir du directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

«Nous allons faire le point sur la situation», a indiqué mercredi matin Valérie Plante, précisant que Martin Coiteux et elle «partagent les mêmes objectifs».

Un point de presse sera ensuite organisé et l’avenir du directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Philippe Pichet pourrait y être statué.

De retour d’un voyage à Chicago, Valérie Plante a également tenu à rassurer les agents du SPVM, mais elle s’est gardée d’évoquer le cas de Philippe Pichet. «Nos policiers et policières ont bien sûr toute ma confiance. Ils font un travail exceptionnel sur le terrain. Ce sont des gens qui sont dédiés à assurer la sécurité des Montréalais dans tous les quartiers», a-t-elle expliqué, avant de se montrer plus ferme.

«Le souhait de notre administration est de régler la crise de confiance qui a miné le SPVM au cours des derniers mois. On a besoin de prendre des mesures qui sont nécessaires et importantes. C’est le geste responsable à faire pour rétablir la confiance entre le SPVM et la population», a ajouté Valérie Plante.

Très critique ces derniers mois envers le SPVM et sa direction, la mairesse de Montréal était restée floue sur l’avenir de son chef de police depuis son élection. Assurant de pas être là «pour faire rouler des têtes», elle tenait à prendre connaissance de ce rapport avant de faire part publiquement de sa décision. «Les citoyens méritent un service de police transparent, intègre», avait-elle cependant déclaré dans une entrevue accordée à Métro, quelques jours après avoir rencontré Philippe Pichet.

Ancien directeur adjoint du SPVM, Philippe Pichet avait été choisi par l’ancien maire, Denis Coderre, durant l’été 2015. Son mandat est d’une durée de cinq ans.

Un rapport à charge
Selon les informations rapportées par Radio-Canada mardi soir, le rapport réalisé par Michel Bouchard, commandé pour enquêter sur les pratiques internes au SPVM, réclamerait le départ de Philippe Pichet. Le rapport doit être rendu public mercredi.

Depuis plusieurs mois, le SPVM a traversé une longue crise. Nommé en 2015 par Denis Coderre, Philippe Pichet avait dû faire face, à la fin de l’année 2016, aux révélations concernant l’écoute de plusieurs journalistes, dont Patrick Lagacé.

En février, deux anciens enquêteurs avaient également accusé le service de police de bâcler des enquêtes internes et de réaliser de faux rapports afin de cacher des cas de corruption. Une enquête est toujours en cours. Menée notamment par la Sûreté du Québec, celle-ci a conduit à des perquisitions dans les locaux de la police montréalaise à la fin du mois d’octobre.

Au printemps, alors qu’une commission d’enquête avait été mise sur pied pour la protection des sources journalistiques, différents témoignages ont aussi révélé une forte proximité entre l’hôtel de ville et le SPVM. L’ancien maire, Denis Coderre, avait d’ailleurs reconnu avoir appelé directement Marc Parent, l’ancien chef de police afin de «péter une coche».

Le rapport de cette commission, menée par le juge Chamberland, sera déposé le 14 décembre.

Vives réactions à Québec
De nombreux élus ont réagi ce mercredi matin à Québec. Député de Québec Solidaire, Amir Khadir a indiqué que Philippe Pichet n’est plus «l’homme de la situation». Évoquant des «problèmes d’impunité et de culturelle organisationnelle», il a également demandé la nomination d’un civil à la tête du SPVM «pour mettre fin aux rivalités de clan et rétablir la confiance du public.»

«Il y a une culture au SPVM depuis des années d’impunité, de lutte de pouvoir qui n’a jamais été véritablement réglée», a affirmé pour sa part le porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé. Ce dernier voit dans la crise du SPVM «un test de leadership» pour Martin Coiteux.

La députée de la Coalition avenir Québec (CAQ), Nathalie Roy, a quant à elle rappelé que son parti réclamait la démission de Philippe Pichet «depuis des mois».

Avec la Presse Canadienne

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.