Soutenez

Une famille vit le deuil de son fils mort en Syrie

Nazzareno Tassone is shown in this undated image from a Facebook Memorial page. A Kurdish group says a Canadian man fighting Islamic State militants in Syria has been killed. The Kurdish People's Defense Units, also known as YPG, says Tassone died in the city of Raqqa on Dec. 21. THE CANADIAN PRESS/HO-Facebook MANDATORY CREDIT Photo: THE CANADIAN PRESS
Diana Mehta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

La nouvelle est tombée «comme une bombe» quand une famille ontarienne a appris que l’un de ses membres âgé de 24 ans, qu’elle croyait parti enseigner l’anglais outremer, avait été tué en Syrie alors qu’il combattait contre Daech (le groupe État islamique).

Nazzareno Tassone combattait aux côtés des forces kurdes quand il a perdu la vie à Raqqa, le 21 décembre, selon une lettre envoyée à la famille du jeune homme par les Unités de protection du peuple kurde (YPG).

La plus jeune soeur de M. Tassone a indiqué en entrevue avec La Presse canadienne que la lettre avait été remise à sa mère par la police ontarienne et par des membres de la communauté kurde de Toronto, à son domicile de Niagara Falls, en Ontario.

«Nous n’étions pas certains de ce que nous devions vraiment faire. Il y a eu beaucoup de larmes», a dit Giustina Tassone.

La lettre, qui ne fournit pas de détails sur les circonstances entourant la mort de M. Tassone, indique que son corps a été pris par des militants de Daech, a précisé la jeune femme.

Dans sa missive, le groupe kurde qualifie M. Tassone de «compagnon audacieux et courageux» et de bon exemple pour les jeunes combattants.

Le jeune homme, qui a grandi à Keswick, en Ontario, habitait à Edmonton, au début de l’an dernier, et travaillait comme garde de sécurité, a indiqué Giustina Tassone.

En juin, il avait entrepris de quitter le Canada pour aller enseigner l’anglais en Irak et en Turquie, selon ce qu’il avait dit à ses parents.

«Nous n’étions pas totalement au courant de ce qu’il faisait», a confié sa soeur, ajoutant que la famille soupçonnait qu’il allait en fait prendre part aux combats qui sévissent dans la région «puisque c’est ce que (son) frère a toujours voulu faire».

Passionné par l’univers militaire

La soeur et la mère de M. Tassone l’ont vu pour la dernière fois à l’aéroport Pearson de Toronto, tout juste avant son départ.

Une fois arrivé au Moyen-Orient, il avait un accès intermittent à internet, mais envoyait tout de même des messages par le biais de Facebook à sa mère pour l’assurer qu’il se portait bien, a noté Giustina Tassone.

Au début du mois de juin, le jeune homme a indiqué dans une publication Facebook que la connexion internet allait «bientôt couper» et demandait à ses amis de ne pas s’inquiéter si la communication s’interrompait à nouveau.

Quelques jours plus tard, il écrivait qu’il était toujours en vie.

L’intérêt de M. Tassone pour l’armée remonte à un jeune âge, a relevé sa soeur, ajoutant qu’il avait tenté de se joindre aux Forces armées canadiennes, mais que sa candidature avait été écartée en raison de ses troubles respiratoires.

«Mon frère était très informé des nouvelles concernant l’armée et il avait toujours une opinion sur les choses (…) Mon frère se battait pour le bien», a dit Giustina Tassone.

S’il avait un intérêt marqué pour l’univers militaire, M. Tassone était également un jeune homme espiègle avec qui elle pouvait blaguer, jouer à des jeux vidéo ou, lorsqu’ils étaient plus jeunes, sauter sur les canapés, a-t-elle ajouté.

La famille de l’Ontarien espère maintenant que le gouvernement canadien multipliera ses efforts pour que le corps de M. Tassone soit rapatrié au Canada en vue de la tenue de funérailles.

«Nous devons le ramener à la maison», a dit sa soeur.

Une porte-parole d’Affaires mondiales Canada a rappelé que les Canadiens qui décident de se rendre en Syrie ou en Irak le font à leurs propres risques.

«Vu l’état de la sécurité imprévisible, la capacité du gouvernement du Canada de fournir de l’assistance consulaire dans toutes les portions de l’Irak et de la Syrie est considérablement limitée», a soutenu Kristine Racicot dans un courriel, ajoutant par le fait même que le ministère ferait «de son mieux pour soutenir» les familles qui traversent des moments difficiles.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.