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Blocus forestier levé; des négos auront cours

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Québec et les Attikameks vont amorcer des discussions, alors que ces derniers ont accepté de lever leur blocus forestier en Haute-Mauricie, afin de donner une chance à la négociation sur leurs revendications.

Les trois conseils régionaux concernés des Attikameks, ainsi que le Conseil de la Nation Atikamekw ont fait savoir, mardi, qu’ils avaient soumis un projet d’entente-cadre de négociations au gouvernement du Québec, «avec un échéancier et des obligations de résultats».

«Il faudra que le gouvernement négocie sérieusement et respecte l’échéancier du 30 août. Nous n’accepterons pas que le processus traîne; nous voulons rapidement des résultats», a commenté le chef de Manawan, Paul-Émile Ottawa.

Depuis le 25 juin, les Attikameks empêchaient la libre circulation des camions qui transportaient du bois, tout en laissant les citoyens circuler. Ils voulaient ainsi attirer l’attention sur leurs revendications et exprimer leur frustration devant les discussions qui progressent à pas de tortue sur leurs revendications depuis des années.

Les Attikameks veulent discuter avec le gouvernement du Québec de la cogestion du territoire, d’accès aux ressources naturelles et de redevances sur ces ressources.

Pour l’instant, seules des ententes à la pièce sont conclues entre les compagnies d’exploitation forestière et les Attikameks, et ce, depuis 15 ans environ.

Le blocus forestier ayant été levé, les discussions pourront être amorcées dans une atmosphère plus saine, ont laissé entendre les deux parties.

Au cours d’une entrevue, le chef de la bande d’Opitciwan, Christian Awashish, a fait part de sa volonté d’en arriver à une entente pour obtenir justice pour la nation attikamek. «On va donner la chance au gouvernement du Québec de faire ses preuves», a commenté le chef Awashish.

Avec la levée du blocus forestier, «il n’y aura pas de moyens de pression jusqu’à la fin août», a assuré le chef Awashish.

En entrevue également, le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, s’est dit raisonnablement optimiste quant à l’issue de ces pourparlers, compte tenu de l’étendue des sujets à négocier, notamment le futur régime forestier qui sera établi l’an prochain.

«Je suis optimiste de nature, mais je sais que ce sont des enjeux qui sont très complexes. Mais s’il y a de la bonne volonté, je suis convaincu qu’on va trouver des solutions», a-t-il opiné.

Le ministre Kelley a rappelé que les gouvernements du Québec sont déjà parvenus à des ententes avec des représentants des Premières nations dans le passé, notamment avec les Cris.

La levée du blocus forestier semble le soulager. «Moi, je ne suis pas un partisan des blocus. Moi, je pense que c’est mettre en conflit et ça fragilise la paix sociale. Mais le fait qu’on ait mis le blocus de côté, on va mettre nos énergies autour de la table de négociation. Je trouve que ça, c’est un signe encourageant», a-t-il commenté.

Le ministre Kelley s’affaire présentement à mettre en place son équipe de négociation, tout comme les Attikameks.

Le projet d’entente-cadre soumis par les Attikameks prévoit la mise en place d’une «table politique de haut niveau composée de membres élus du gouvernement et des conseils attikameks».

Le projet prévoit également une «négociation intensive portant sur la création d’une relation de nation à nation», le tout portant sur les sujets de la cogestion du territoire, de l’accès aux ressources et des redevances sur ces ressources.

Les nations visées sont celle de Manawan, qui compte 2400 personnes, située dans la partie nord de la région de Lanaudière; celle d’Opitciwan, qui compte 2592 personnes, située à 300 kilomètres à l’ouest de Roberval et celle de Wemotaci, qui compte 1700 membres, située sur les bords de la rivière Saint-Maurice.

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