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Enlèvement d'Amanda Lindhout: le juge délibère

Chris Young / La Presse Canadienne Photo: Chris Young
Jim Bronskill, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le sort du Somalien accusé d’avoir enlevé et retenu en otage pendant 15 mois la journaliste canadienne Amanda Lindhout repose maintenant entre les mains d’un juge de la Cour supérieure de l’Ontario.

À l’issue de dix jours d’audiences, le juge Robert Smith a mis la cause en délibéré, jeudi matin à Ottawa, après avoir entendu les plaidoiries finales au procès d’Ali Omar Ader, accusé de prise d’otages.

Amanda Lindhout, de Red Deer, en Alberta, était journaliste pigiste lorsqu’elle a été enlevée, avec le photographe australien Nigel Brennan, par des hommes armés en août 2008 près de Mogadiscio, la capitale somalienne. Les deux reporters ont finalement été libérés après 15 mois de séquestration, à la suite du versement d’une rançon.

Au procès, Ali Omar Ader a nié sa culpabilité, soutenant qu’il avait été lui aussi enlevé par les ravisseurs et qu’il avait été ensuite contraint d’agir à titre d’interprète et de négociateur dans cette affaire.

La Couronne a plaidé qu’il s’agissait là d’un «tissu de mensonges» destiné à masquer le véritable rôle de l’accusé dans l’enlèvement. Me Croft Michaelson a plutôt soutenu, jeudi matin, que selon la preuve au procès, M. Ader avait accepté de son plein gré de participer à cette prise d’otages, en échange d’une partie de la rançon exigée par les ravisseurs.

Trevor Brown, l’un des avocats de la défense, avait plaidé mercredi que la Somalie était plongée en plein chaos en 2009, et que les groupes armés détenaient alors un pouvoir considérable. Les hommes qui ont enlevé Mme Lindhout et M. Brennan étaient cruels et imprévisibles, «parfaitement capables» d’obliger M. Ader à les aider, a soutenu Me Brown. Et l’accusé avait ensuite peu de possibilités de sortir de cet engrenage sans subir de graves conséquences, a-t-il dit au juge.

Ali Omar Ader, aujourd’hui âgé de 40 ans, a été arrêté à Ottawa en juin 2015 après avoir été attiré au Canada de façon fallacieuse par un agent double de la Gendarmerie royale. On a entendu au procès qu’il avait admis à cet agent double sa collaboration à l’enlèvement afin de toucher 10 000 $ US de la rançon.

Le juge Smith ne devrait pas rendre son verdict avant plusieurs mois.

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