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Présumés viols à l'Université St-François-Xavier

La Presse canadienne - La Presse Canadienne

ANTIGONISH, N.-É. — Le bucolique campus de l’Université Saint-François-Xavier est sous étroite surveillance depuis que des allégations d’agressions sexuelles y font surface la semaine dernière.

Avec des collines vallonnées de la Nouvelle-Écosse rurale pour décor, l’établissement a la réputation d’héberger une communauté tissée serrée, mais aussi une culture fêtarde qui donne lieu à des week-ends tapageurs où l’alcool coule à flots.

Deux joueurs de l’équipe de football universitaire ont été accusés d’agression sexuelle après qu’une jeune femme âgée de 18 ans eut porté plainte, à la fin novembre, à la Gendarmerie royale du Canada à Antigonish.

Durant l’enquête des policiers, une autre victime âgée de 19 ans s’est manifestée.

Jonah Williams, 19 ans, fait face à trois chefs d’accusation pour agression sexuelle et un autre chef a été porté contre Tyler Ball, 18 ans. Tous deux jouaient sur l’unité défensive des X-Men de Saint-François-Xavier.

L’administration de l’université a adopté des mesures intérimaires contre ces deux étudiants pendant la conduite d’une enquête interne.

L’un deux s’est vu interdire l’accès au campus, tandis que l’autre pourra s’y rendre uniquement pour assister à ses cours, a précisé le responsable des services aux étudiants, Andrew Beckett. Ils ont également été retirés des X-Men.

La présidente de l’association étudiante, Annie Sirois, estime que ces incidents mettent en lumière la nécessité d’une plus grande sensibilisation aux violences sexuelles sur le campus, même si l’université a récemment mis en place une nouvelle formation en matière de consentement.

«On peut toujours en faire plus, croit-elle. Mais le fait que des gens signalent ces incidents signifie que ces programmes d’éducation fonctionnent.»

L’un des accusés serait le président d’une des résidences du campus, une position de leader dans le corps étudiant.

Heather Blackburn du Centre de ressources pour les femmes d’Antigonish estime que l’Amérique du Nord se trouve à «un point tournant».

Elle souligne une importante amélioration de l’éducation sexuelle dans le cadre de la semaine d’accueil à l’université, mais elle juge que ces efforts de sensibilisation devraient s’amorcer bien plus tôt.

«Si la première discussion qu’ils ont à propos du consentement est à l’université, il pourrait être trop tard, avance-t-elle. Des données probantes suggèrent que des discussions ponctuelles ont tendance à ne pas changer les attitudes et les comportements.»

Par ailleurs, si un petit campus rural présente ses avantages, les dénonciations y sont encore plus rares, se désole-t-elle.

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