Soutenez

Québec dévoile sa stratégie pour les 0-8 ans

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot

Québec a dévoilé sa stratégie pour les enfants de moins de 8 ans, mardi, une stratégie qui prévoit notamment la mise en place d’un «dossier numérique unifié» sur l’enfant qui le suivra tout au long de son parcours, ainsi que des examens de la vue gratuits, à l’école même.

La stratégie, à laquelle Québec dit consacrer 1,4G$ d’ici 2022, comprend 500M$ de nouveaux fonds, a précisé le premier ministre Philippe Couillard au cours d’une conférence de presse, en compagnie de ses ministres concernés.

«C’est par l’éducation que se concrétise l’égalité des chances», a lancé le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx.

«L’école, c’est un ascenseur social extraordinaire; il suffit d’avoir accès à tous les étages», a-t-il illustré.

Examens de la vue

La mesure la plus frappante est celle d’offrir des examens de la vue — qui sont déjà gratuits pour ces enfants — mais à l’école même. Cela doit permettre de dépister les troubles de la vue et de favoriser ainsi la réussite éducative.

«On a les moyens de le faire maintenant», a justifié le premier ministre Couillard.

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a noté qu’il s’était déjà entretenu à ce sujet avec l’Ordre des optométristes. Et même si ces examens sont déjà gratuits, seuls 20 % des parents font passer ces examens à leurs enfants avant d’entrer à l’école, a-t-il relevé.

Difficultés d’apprentissage

Québec promet également un dépistage précoce des difficultés de l’enfant, grâce à l’ajout d’orthophonistes, d’ergothérapeutes et d’orthopédagogues dans les écoles primaires.

Le ministre Proulx s’est montré catégorique à ce sujet, jurant qu’il avait atteint, voire dépassé, son objectif d’embaucher 1500 ressources additionnelles pour venir en aide aux enfants handicapés ou qui ont des difficultés d’apprentissage (EHDAA). «Les 1500 ressources sont au travail; on dépasse l’objectif», a-t-il assuré.

Il importe de souligner que les syndicats représentant les enseignants et les professionnels de l’éducation, tant à la CSQ (Centrale des syndicats du Québec) qu’à la FAE (Fédération autonome de l’enseignement), avaient dit douter de l’atteinte de cet objectif, quelques mois après la rentrée scolaire.

Mais le ministre Proulx le martèle: «en plus de notre plan de 7200 ressources sur cinq ans, on va faire en sorte qu’on puisse embaucher 500 ressources supplémentaires dans les écoles qui seront des ressources professionnelles».

Maternelles 4 ans et petits-déjeuners

Québec veut aussi poursuivre le déploiement des classes de maternelle 4 ans, particulièrement dans les milieux défavorisés.

Sur la question des petits-déjeuners aux enfants en milieu défavorisé, il espère trouver un moyen de joindre les enfants qui sont dans des familles en difficulté, mais qui ne se trouvent pas dans des quartiers défavorisés.

Dossier uniformisé

Québec souhaite également généraliser le «dossier standardisé», qui suivra l’enfant du service de garde au préscolaire, puis au milieu scolaire.

Ce genre de dossier existe dans certains services de garde seulement. Mais Québec veut laisser aux parents le soin de décider du suivi à assurer. «Le dossier est remis au parent, qui jugera si c’est approprié de le remettre à l’école», a précisé le ministre de la Famille, Luc Fortin.

Quelque 800 000 enfants sont âgés de 0 à 8 ans au Québec.

Réactions

La CSQ, qui représente la majorité des enseignants du primaire et du secondaire, ainsi que les professionnels en éducation et le personnel de soutien, a souligné avec une pointe de sarcasme que «le gouvernement s’éveille à l’approche des élections» en réinvestissant auprès des jeunes enfants.

La présidente de la centrale syndicale, Louise Chabot, juge les mesures «intéressantes mais électoralistes». Elle déplore par exemple que «plusieurs mesures n’ont pas d’échéancier précis quant à leur mise en oeuvre et on n’en connaît pas les détails».

La Fédération des comités de parents, quant à elle, applaudit au dossier uniformisé, en rappelant qu’elle revendique depuis 2010 «qu’un outil soit mis à la disposition des parents afin qu’ils puissent suivre leurs enfants tout au long de leur cheminement scolaire».

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.