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Finances publiques: le Québec, un exemple pour l’Ontario?

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le Québec, longtemps pointé du doigt pour sa mauvaise gestion des finances publiques, pourrait désormais inspirer l’Ontario pour que celle-ci redresse ses livres, révèle une récente étude de l’Institut économique de Montréal (IEDM).

Les auteurs Mark Milke et Jasmin Guénette notent que l’Ontario présentera un déficit de 6,7 milliards $ en 2018-2019. L’équilibre budgétaire n’est pas attendu avant 2024-2025 et la dette continue de se creuser.

Pendant ce temps, le Québec signe des budgets équilibrés depuis 2015-2016 et la province remboursera 10 milliards $ de sa dette au cours des cinq prochaines années.

Le billet, intitulé «L’Ontario ou le Québec: qui a les pires finances publiques?», conclut que l’Ontario est ainsi en bonne posture pour dépouiller le Québec de son titre de champion de l’insouciance financière.

En entrevue, l’analyste de l’IEDM Alexandre Moreau abonde dans le même sens.

«L’Ontario devient un peu ce que le Québec a été, une province qui dépense beaucoup et qui s’endette», mentionne-t-il.

«Le Québec est toujours la province la plus endettée du Canada, spécifie-t-il, mais ce qu’on voit dans la tendance, c’est que l’Ontario travaille très fort pour nous rattraper au bas du classement.»

M. Moreau ajoute que le rapport déposé la semaine dernière par la vérificatrice générale de l’Ontario rajoute une couche d’inquiétude. Le bureau de Bonnie Lysyk a déterminé que le gouvernement ontarien ne donnait pas l’heure juste sur les déficits à venir.

Ainsi, le déficit prévu pour 2018-2019 devrait être haussé de 75 pour cent à 11,7 milliards $, celui de 2019-2020 de 85 pour cent à 12,2 milliards $ et celui de 2020-2021 de 92 pour cent à 12,5 milliards.

«Et ce qui est encore plus inquiétant, poursuit M. Moreau, c’est que le gouvernement ontarien ne parle pas de faire du ménage dans les dépenses publiques. Au contraire, on promet plusieurs nouveaux programmes, des nouvelles dépenses, de la gratuité pour différents services.»

De son côté, même si le Québec se situe toujours au bas du classement pour ce qui est de l’ampleur de sa dette, la province a su profiter du climat économique favorable pour assainir ses dépenses publiques.

«Paradoxalement, le Québec pourrait être une bonne source d’inspiration pour l’Ontario en ce moment en termes de gestion publique», souligne M. Moreau.

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