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Les élections provinciales en chiffres

Photo: Graham Hughes

Les Québécois sont appelés aux urnes aujourd’hui. Ils devront décider qui gouvernera la Belle Province au cours des prochaines années et surtout, quelle marge de manœuvre sera donnée au parti politique qui prendra le pouvoir. Métro a analysé les chiffres de ces élections provinciales.

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Pour obtenir un gouvernement majoritaire, un parti doit faire élire un minimum de 63 députés. C’est en espérant atteindre ce «chiffre magique» que le Parti québécois (PQ) a déclenché des élections après seulement 18 mois au pouvoir. Au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, en mars, le PQ formait un gouvernement minoritaire, avec 54 sièges. C’était le troisième gouvernement minoritaire de l’histoire du Québec, les deux précédents ayant été élus en 1878 et en 2007. «Le Québec a une longue tradition de bipartisme. Voir deux gouvernements minoritaires en moins d’une décennie, ça indique qu’il y a une restructuration de la vie politique», observe l’historien et politologue Éric Bédard. Ce dernier rappelle que le défi d’un gouvernement minoritaire réside dans les compromis qu’il doit faire avec le parti qui possède la balance du pouvoir. L’analyste politique croit que le prochain gouvernement ne sera ni minoritaire ni péquiste. «Je doute sérieusement que Pauline Marois obtienne la majorité si désirée. Ce sera à mon avis le Parti libéral qui obtiendra la majorité des sièges», indique M. Bédard.

 

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Québécois ont présenté leur candidature dans l’espoir d’occuper un des 125 sièges à l’Assemblée nationale. Ils font partie de 18 des 19 formations politiques enregistrées auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), ou se présentent comme candidats indépendants. D’après Influence communication, depuis le début de la campagne, l’attention médiatique s’est concentrée sur les chefs des quatre principaux partis politiques, que sont Pauline Marois (38,19 %), Philippe Couillard (28,06 %), François Legault (27,78 %), Andrés Fontecilla–Françoise David (5,62 %).

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Au cours de la campagne électorale, une dizaine de coups de sonde ont été lancés par les grandes firmes de sondage pour le compte des médias. «Je suis très préoccupé par l’influence que peuvent avoir les sondages sur les électeurs. Ce sont les idées et propositions des partis qui devraient guider les citoyens dans leur choix», soutient l’analyste politique Éric Bédard. À son avis, il serait souhaitable d’implanter un règlement pour interdire la publication de sondages durant la dernière semaine de campagne électorale. La réalité, pour l’instant, est tout autre, alors que de nouveaux sondages ont été dévoilés à moins de 48 heures du scrutin. D’après le plus récent sondage Léger-Journal de Montréal, le PQ obtient désormais 29 % des intentions de vote et semble destiné à occuper le rôle de l’opposition officielle. Le Parti libéral a, de son côté, effectué une belle remontée, en passant de 35 % à 38 % dans les intentions de vote. La Coalition avenir Québec a aussi réussi à élargir son bassin d’électeurs, en gagnant une dizaine de points dans les sondages depuis le début de la campagne électorale. Québec solidaire, quant à lui, maintient ses appuis autour de 10 % des intentions de vote.

88 M$

ciales coûteront environ 88 M$, a évalué le DGEQ. C’est 12 M$ de plus qu’en 2012 et 18 M$ de plus qu’en 2008. La différence est attribuable aux nouvelles possibilités de votation sur les campus étudiants et aux nouvelles règles de financement des partis politiques, a expliqué le DGEQ. Pour que les Québécois puissent exercer leur droit de vote, le DGEQ doit notamment louer des locaux, embaucher du personnel électoral, acheter le matériel nécessaire et organiser des activités préparatoires.

 

23%

Aux dernières élections provinciales, près de 23 % des Québécois ont décidé de ne pas voter. «Beaucoup de gens sont totalement insatisfaits du système électoral. En refusant de voter, ils passent un message critique», explique le professeur en science politique à l’UQAM, Francis Dupuis-Déri. Ce dernier pratique l’abstentionnisme, disant que le système actuel est élitiste et illégitime. «Tout ce discours qui dit que le droit de vote permet à la majorité de gouverner… ce n’est qu’un mensonge. Les gouvernements n’ont jamais la majorité absolue des voix. Avec parfois moins de 30 % des voix, ils gouvernent sans problème», déplore-t-il. Le DGEQ a malgré tout enregistré une hausse du vote par anticipation par rapport aux dernières élections. Près de 19,3 % de l’électorat a exercé son droit de vote entre le 28 mars et le 3 avril dernier. Au même moment, en 2012, 16,6 % des électeurs avaient inscrit leur préférence politique sur un bulletin de vote.

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