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Les enseignants peu outillés face à l’intimidation

Photo: Getty Images/iStockphoto

Un manque de formation empêcherait le personnel de certaines écoles à agir adéquatement contre l’intimidation.

Plus de 200 intervenants, directeurs, enseignants et psychologues se réunissent lundi à Montréal pour répondre à un besoin de formation en matière de lutte à l’intimidation, alors qu’une étude révèle que plus de 80% du personnel scolaire n’en a reçu aucune.

«Souvent, les enseignants se sentent démunis, a affirmé Andréanne Pâquet, directrice générale du Réseau des donateurs pour la paix, qui organise le 2e symposium sur la prévention de l’intimidation. Ils ont peur d’intervenir de façon incorrecte et de causer plus de dommage, ce qui bloque leur action.»

Pourtant, la formation du personnel est une clé dans la création de milieux positifs et sécuritaires, estime Claire Beaumont, titulaire de la Chaire de recherche Sécurité et violence en milieu éducatif à l’Université Laval et auteure du «Portrait de la violence dans les écoles du Québec» finalisé en juin dernier.

«Dans les programmes universitaires des futurs enseignants, il faudrait inclure davantage de cours sur comment instaurer des climats de classe positifs, a proposé Mme Beaumont. Ensuite, je suggère que la formation se fasse de façon continue, pas juste une fois tous les 10 ans.»

L’enquête menée par Mme Beaumont indique aussi que les écoles agissent contre l’intimidation de manière bien inégale.

«Le gouvernement devrait prendre le leadership sur ces questions», a pour sa part considéré Mme Pâquet. Selon elle, un problème financier est notamment en cause. «Les écoles sont débordées, elles ont peu de ressources et on ne leur donne pas de ressources supplémentaires pour soutenir cette lutte», estime-t-elle.

Mme Pâquet rapporte que les programmes mis en place par les écoles ne sont pas toujours basés sur la recherche et les approches prouvées comme efficaces. «Le gouvernement a développé des outils pour les aider, mais il y a un problème de transmission et d’implantation», a-t-elle jugé.

Le symposium vise d’ailleurs au partage des connaissances scientifiques sur l’intimidation. La ministre responsable de la Lutte contre l’intimidation, Francine Charbonneau, doit y être présente. Elle invite la population à participer à une consultation en ligne afin d’alimenter la réflexion sur un futur plan d’action contre l’intimidation, prévu pour 2015.

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