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Les profs de cégep demandent la conciliation

Photo: Métro

Devant la lenteur des négociations visant le renouvellement de leur contrat de travail, les professeurs de cégep veulent qu’un conciliateur intervienne pour accélérer le rythme des discussions.

Au cours des six derniers mois, l’Alliance des syndicats des professeurs de cégeps, qui représente les 20 500 enseignants du réseau des cégeps affiliés à la CSN et la CSQ, a rencontré à 26 reprises les négociateurs du gouvernement. Les parties n’ont pas encore convenu d’un protocole de libération syndicale qui précise notamment les membres du comité syndical de négociation et la date de retour au travail.

«On est la seule organisation à ne pas avoir signé [le protocole], a indiqué mardi le président de la Fédération des enseignants de cégeps (FEC-CSN), Mario Beauchemin. Ça fait un mois et demi que la partie patronale l’a entre les mains. On a accepté leur texte et il est en cours de validation. Vendredi dernier, [la partie patronale] est arrivée avec un texte modifié. On trouve que ça manifeste une certaine mauvaise foi.»

Les profs de cégep peinent aussi à obtenir des précisions sur les offres patronales. Ils espèrent que le conciliateur convaincra les négociateurs du gouvernement à répondre à leurs interrogations.

Si l’Alliance des syndicats des professeurs de cégeps a privilégié la conciliation à la médiation, c’est que l’encadrement est beaucoup plus souple et que le processus ne débouche pas sur une permission de faire la grève. «On veut démontrer notre bonne foi», a dit M. Beauchemin.

Lorsque un médiateur est nommé, il a 60 jours pour rapprocher les parties. Si le différend persiste par la suite entre les parties, les employés de l’État peuvent exercer leur droit de grève après avoir avisé le ministre du Travail.

«On ne veut pas retarder la demande de médiation. Les organisations syndicales vont en faire la demande très bientôt», a dit Mario Beauchemin. Ce dernier redoute une nouvelle loi spéciale qui décidera des conditions de travail des employés de l’État.

«Les fonctionnaires ont obtenu le droit de grève en 1965, a énoncé le président syndical qui enseigne l’histoire. Il y a eu une première ronde de négociation en 1967. Entre 1967 et 2005, il y a 13 rondes de négociations et 12 lois spéciales, dont quatre pendant le gouvernement de René Lévesque en 1983 et 1984. Dans le contexte actuel, on peut avoir peur de l’intervention du gouvernement avec une loi spéciale.»

Au cours de la négociation, l’Alliance des syndicats des professeurs de cégep espère pouvoir freiner la précarité de leurs membres. Jusqu’à 40% d’entre eux ne savent pas s’ils pourront enseigner au prochain trimestre. Elle veut aussi améliorer les conditions de travail des enseignants assignées à la formation continue. «La partie patronale n’est pas ouverte à ces demandes, a mentionné M. Beauchemin. Elle veut ajouter de la précarité et rendre plus difficile l’accès à la permanence.»

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