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Une coalition de la société civile dénonce Harper

OTTAWA – Un rapport dévoilé mardi accuse le gouvernement Harper de réduire au silence les voix dissidentes et d’étouffer la démocratie en punissant les groupes de la société civile qui critiquent ses politiques.

Ce reproche est contenu dans un rapport de «Voices-Voix», une coalition de 200 organisations et de 500 individus regroupant notamment Amnistie internationale, Greenpeace Canada, Équiterre, L’Entraide missionnaire, la FTQ ou Les Artistes pour la paix.

Dans ce document, «La démocratie démantelée : étouffer le débat et la dissidence au Canada», la coalition soutient que «des centaines d’individus, d’organismes et d’institutions publiques ont été réduits au silence, ont vu leur financement coupé, ont fermé leurs portes ou ont été diabolisés» parce qu’ils s’étaient opposés à des politiques d’Ottawa.

Le gouvernement est aussi accusé dans le rapport de cibler des dizaines d’organismes caritatifs qu’il juge trop «politiques» à son goût. La coalition accuse aussi le gouvernement de museler les scientifiques et les fonctionnaires, et de dépeindre les Premières Nations comme des menaces à la sécurité nationale. Elle affirme également que le gouvernement a miné la fonction des avocats du ministère de la Justice en les décourageant d’offrir des avis importants au gouvernement.

À l’aube de la campagne électorale, les organismes demandent aux partis politiques de s’engager formellement «à respecter les droits, à favoriser le sain dialogue et à renforcer la démocratie».

Le cabinet du premier ministre n’a pas voulu réagir au rapport de la coalition «Voices-Voix». Aux Communes, le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, s’en est pris à la crédibilité du rapport en rappelant qu’un des organismes cités comme une «victime», IRFAN-Canada, a été rayé par Ottawa de la liste des organismes de charité en 2011 pour être ajouté à la liste des groupes terroristes.

«Pourquoi, M. le président, le NPD et les libéraux se rangent-ils du côté d’organisations terroristes», a lancé le ministre Blaney lors de la période de questions.

Le rapport allègue aussi que le gouvernement s’est battu contre la prise de décisions politiques «fondée sur les preuves», citant Statistique Canada, qui a subi une réduction de budget de 30 millions $ et 18 pour cent de son personnel depuis 2012. Il accuse aussi le gouvernement d’avoir sapé le travail d’agences fédérales indépendantes comme l’Ombudsman des Forces armées, la Commission des plaintes du public contre la GRC, le Commissaire fédéral à l’environnement et le Bureau de l’enquêteur correctionnel.

Les Canadiens méritent une démocratie dynamique, fait valoir le rapport, et le rôle du gouvernement est de soutenir ceux qui travaillent dans ce but, pas d’écraser leurs tentatives pour se doter d’une démocratie plus inclusive.

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