Roméo Dallaire de retour au front
Le général Dallaire est prêt pour sa nouvelle mission : essayer de libérer des enfants soldats de leurs bourreaux. Le réalisateur Patrick Reed l’a suivi pour son documentaire Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants.
Le sort de quelque 300 000 enfants soldats n’est pas nouveau. Cette douloureuse problématique a influencé de nombreux metteurs en scène, dont Kim Nguyen pour Rebelle. «Il fallait trouver un angle inédit, concède au bout du fil le documentariste Patrick Reed. C’est pourquoi j’ai décidé de suivre le général Dallaire pour voir de ses yeux ce qu’il en est.»
Des mercenaires qui ne cachent pas qu’ils utilisent des enfants à des fins néfastes, des victimes qui aimeraient bien s’en sortir, une brigade spéciale des Nations unies qui agit dans l’ombre : le spectateur est plongé tête première au Rwanda et dans quelques pays africains, où la beauté des paysages contraste avec l’enfer quotidien.
«La situation est tellement complexe, avoue le cinéaste, qui avait déjà noué un lien de confiance avec Roméo Dallaire lors du documentaire J’ai serré la main du diable. Il faut arrêter de voir ça avec nos jugements et notre regard d’Occidentaux, que c’est de la barbarie. Il faut se mettre à la place des ces jeunes et se demander comment on réagirait.»
Une façon de le faire est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît. «J’étais à Montréal pendant les deux jours où vous ne pouviez boire l’eau, et la ville a failli s’écrouler, se souvient Patrick Reed en riant. Pourtant, il y a plusieurs endroits dans le monde où l’eau n’est pas potable, où les gens tentent de vivre pleinement leur existence, et ce, malgré la corruption, l’existence d’enfants soldats et plusieurs autres choses.»
Bien que Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants rappelle qu’il n’y a pas de solution facile et que de nombreux combats doivent encore se tenir, un certain espoir persiste, notamment à la fin du long métrage, à la vue de ce jeune barbier de 18 ans qui n’a pas eu le choix de devenir enfant-soldat dès l’âge de 7 ans et qui a commis les pires atrocités. «C’est la preuve qu’il peut y avoir une fin au cauchemar», conclut le cinéaste.
Se battre comme des soldats, mourir comme des enfants
En salle dès vendredi
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