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Cette semaine, on craque pour: As Is, David Giguère, The Wes Anderson Collection…

Cette semaine, on craque pour… Le texte de As Is (Tel quel)… et la distribution de As Is (Tel quel), le deuxième CD de David Giguère, les actrices d’Albertine en cinq temps, la plume de Geneviève Petterson, le dernier album de Kid Cudi et The Wes Anderson Collection.

Art-7e-ciel-GameoT1. Le texte de As Is (Tel quel)
«Qu’est-ce que ça veut dire, ultimement, être une bonne personne?» Dès la première réplique de As Is (Tel quel), nouvelle pièce de Simon Boudreault, présentée au Théâtre d’Aujourd’hui, on sent que quelque chose de magique est en train de se produire. C’est brillant, c’est drôle, c’est triste, c’est fin. C’est l’histoire de Saturnin, 20 ans, qui a lu Madame Bovary au complet, qui n’a jamais travaillé, qui étudie en philosophie politique et qui se trouve une job à l’Armée du Rachat. Son poste: trieur de cossins. Saturnin veut aider «la veuve, l’orphelin, pis son chien à trois pattes». Mais comment – et pourquoi – aider sans briser le fragile écosystème d’un tel lieu, régi par des codes, des habitudes et des lois non écrites? D’un rythme implacable, le texte est entrecoupé de chansons où on décèle par moments une touche de Belles-Soeurs. Certes, un «rap de Pénis» (du surnom d’un des personnages), ça pourrait être un peu con. Mais ça marche du tonnerre, et on rit à chacune des, quoi? 58 fois que le mot est prononcé? On se délecte aussi des observations si bien trouvées, comme celle de cette employée ex-junkie qui aime un peu tout croche et qui chante avoir «le cœur plein de pouces». (Photo: Maxime Leduc) (Natalia Wysocka)

Art-7e-ciel-Banlieue-copie-decran-22. … et la distribution de As Is (Tel quel)
Outre le texte, on s’en voudrait de ne pas parler de la distribution de premier ordre qui fait de As Is un tel coup de cœur. Chaque personnage qui forme la bande qui fonctionne tant bien que mal dans sa dysfonction et qui bosse dans le sous-sol rempli de linge, d’électro-ménagers, de toutous et de gogosses de l’Armée du Rachat est interprété par un acteur qui saisit parfaitement son essence. Parmi le lot, notons Denis Bernard – et son mullet – en boss un peu louche, Jean-François Pronovost dans le rôle de l’intello «tellement gentil», et le barbu (et plutôt hallucinant) Félix Beaulieu-Duchesneau qui, chapelet en plastique vert dans le cou, incarne un homme qui a vécu mille vies et qui noie les souvenirs qu’il n’a plus, qu’il mélange et qu’il veut oublier dans l’alcool. C’est fait sans caricature ou exagération et, souvent, c’est même chanté. Pour reprendre une phrase chère au patron d’la place: «Good job, good job.» Notez que vous avez jusqu’au 5 avril pour attraper ce sans-faute. (Natalia Wysocka)

Art-7e-ciel-King3. Le deuxième CD de David Giguère
«Ceci est la représentation de deux personnes qui n’ont jamais réussi à exister (ensemble)», nous avertit la première page du livret de Casablanca, de David Giguère. Alors oui, il est beaucoup question d’amours déçues sur ce deuxième disque du chanteur – qu’on avait déjà remarqué avec son premier opus, Hisser haut –, mais même si le tout aurait pu être sombre et déprimant, les mélodies accrocheuses, teintées d’électro, et la réalisation efficace de Jonathan Dauphinais et Jean-Phi Goncalves donnent des petites perles de chansons, comme Aimer Aimer, la très émouvante Gun ou la poignante Tuons nos enfants, qui ouvre le disque. (Jessica Émond-Ferrat)

Art-7e-ciel-Grain-de-ciel_C1004. Les actrices d’Albertine en cinq temps
Cinq comédiennes qui jouent une seule et même personne à différents moments de sa vie, ça prend un texte solide, bien sûr, mais ça prend aussi des comédiennes de fort calibre. Et la mission est accomplie dans Albertine en cinq temps de Michel Tremblay, version Lorraine Pintal, présentée au TNM jusqu’au 10 avril. Que ce soit la rage que porte Albertine à 30 ans (Émilie Bibeau) et à 40 ans (Éva Daigle), la joie feinte de celle de 50 ans (Marie Tifo), le cynisme amer de celle de 60 ans (Lise Castonguay) et la fragile sérénité de celle de 70 ans (Monique Miller), les actrices réussissent à exposer un pan de la personnalité d’Albertine avec justesse et brio. (Jessica Émond-Ferrat)

Art-7eciel-How-To-Survive-a-Plague5. La plume de Geneviève Petterson
On aime ou on n’aime pas le style brut et cru du premier roman de la Saguenéenne Geneviève Pettersen (alias Madame Chose). Dans La déesse des mouches à feu (Le Quartanier), la grammaire prend souvent le bord, les jurons ne sont pas gênés, et des régionalismes y’en a à barrure! Mais c’est tellement parfait pour les nostalgiques. Ceux qui ont vécu leur adolescence dans les années 1990 (comme moi) en région (comme moi) vont particulièrement adorer les références culturelles et les expressions qu’on utilisait «dans le temps». Un avant-goût? «Les Airwalk, je trouvais ça crissement laitte sur une fille. Pis les bas Jacob, c’était pour les pisseuses. Je lui disais-tu, moi, ostie, que son chandail lui faisait des grosses boules slotcheuses?» (Rachelle Mc Duff)

Young Ghosts Clothing6. Le dernier album de Kid Cudi
Le rappeur américain Kid Cudi a agréablement surpris ses fans en sortant son quatrième album deux mois plus tôt que prévu. Et quelle réussite! Avec les 10 morceaux de Satellite Flight: The Journey to Mother Moon, Cudi s’est surpassé. Toujours aussi obsédé par la Lune, le chanteur nous plonge dans une odyssée spatiale, où il a élaboré des environnements sonores uniques, qui accompagnent avec brio ses paroles et fredonnements. Même les trois morceaux instrumentaux sont si bien ficelés qu’ils nous gardent accrochés. À découvrir absolument. (Daphnée Hacker-B.)

Art-7e-ciel-True-Blood_C1007. The Wes Anderson Collection
En attendant – impatiemment, on l’avoue – la sortie la semaine prochaine de The Grand Budapest Hotel, le nouveau film de Wes Anderson, on dévore le bouquin The Wes Anderson Collection, du critique et auteur Matt Zoller Seitz. Passant en revue les œuvres cinématographiques d’Anderson, de Bottle Rocket (1996) à Moonrise Kingdom (2012), ce livre, d’un grand esthétisme, est pour nous un objet précieux. On se délecte des photos de tournage, des gribouillis ayant aidé le réalisateur dans sa création et des superbes illustrations de Max Dalton. Tout ça, en plus des entrevues qu’a accordées Anderson à Zoller Seitz… Un must pour les admirateurs du singulier cinéaste. (Andréanne Chevalier)

On se désole pour…

Art-7e-ciel-ENFER-Amanda-Bynes_CCLes castings douteux
La rumeur veut que Rooney Mara soit pressentie pour interpréter la princesse amérindienne Tiger Lily dans une adaptation de Peter Pan. L’actrice a beau être douée, on est en droit de se demander pourquoi ce n’est pas une actrice d’origine amérindienne qui campe le rôle. La même question se pose pour Johnny Depp, qui joue Tonto dans The Lone Ranger, Russel Crowe, dans la peau de Noé… La liste est longue. Saviez-vous que dans les livres Hunger Games, Katniss a la peau olive? Et que Nora, l’amie de Julie dans Warm Bodies, est de descendance éthiopienne? Toutes deux sont pourtant jouées par des actrices blanches. Hollywood a appris ses leçons sur le «blackface», mais semble prompt à choisir des acteurs blancs pour des personnages représentant les minorités culturelles. Un bravo tout de même à l’actrice afro-américaine Quvenzhané Wallis, qui campera l’attachante orpheline Annie, film inspiré de la comédie musicale du même nom. (Josie Desmarais)

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