Soutenez

Chrystine Brouillet: pour l’amour des livres

Photo: Yves Provencher/Métro

La 17e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur sera soulignée le 23 avril. Mais comme la lecture mérite qu’on la célèbre longtemps – et en grand! –, l’événement est lancé mardi. Le public est convié à la fête.

«J’ai toujours un problème, cette journée-là : je n’ai pas de clone!» s’exclame Chrystine Brouillet lorsque nous la rencontrons au Café Cherrier par une belle journée de printemps. «C’est bien dommage, car je regarde la programmation du 23 avril, et il y a des activités en Abitibi-Témiscamingue, en Estrie, en Gaspésie… il y a des trucs partout au Québec! J’aimerais tant être à tous ces endroits à la fois…» se désole-t-elle.

La chaleureuse reine du polar, qui nous donne chaque année un délectable nouveau tome des aventures de Maud Graham, convie le public à venir nombreux pour le lancement d’aujourd’hui. «Une dizaine de personnalités vont dévoiler le livre qui les a le plus marquées dans la dernière année», fait remarquer celle qui joue le rôle de porte-parole «très active!» de la JMLDA. Elle-même s’est d’ailleurs prêtée au jeu, malgré la grande difficulté de la tâche. «J’ai failli mettre les noms dans un chapeau et piger au sort. Choisir un seul livre?! Ben voyons donc!» rigole-t-elle.

Cette lectrice passionnée a toutefois fini par arrêter son choix sur Le sourire de la petite juive, d’Abla Farhoud (VLB Éditeur). «Dans cette époque tourmentée d’obscurantisme qui est la nôtre, voilà un livre lumineux, important, fait avec énormément d’intelligence et de modestie, explique-t-elle. J’ai eu peur qu’il n’y ait pas assez de gens qui le lisent! C’est pourquoi je l’ai choisi, mais j’ai été déchirée, car je suis également tombée en amour avec Il pleuvait des oiseaux, de Jocelyne Saucier [Éditions XYZ]. Quelle œuvre éblouissante!»

[pullquote]

Pour cette auteure qui dévore bouquin sur bouquin, la JMLDA marque également l’occasion de faire des réserves de romans, d’essais, de poésie… «Dans le cadre de l’événement, les gens me parlent de leurs coups de cœur, et je fais des provisions! Habituellement, j’en ai jusqu’en décembre!» lance-t-elle en riant.

Selon elle, le bouche-à-oreille est extrêmement important lorsqu’on parle de littérature. «En matière de romans policiers, c’est évident que j’ai tout ce qu’il me faut, car c’est un domaine que je connais et qui m’est familier, mais dans d’autres genres, c’est toujours un peu par hasard ou grâce aux recommandations d’autrui que je rencontre des auteurs. C’est pourquoi j’espère que les gens du public aussi vont nous faire part de leurs coups de cœur durant la conférence [d’aujourd’hui] à la Place des Arts. C’est ça qui est plaisant!»

Une autre branche importante de la Journée mondiale du livre, c’est bien sûr le droit d’auteur. À la mention de ce sujet, le visage de l’auteure s’assombrit. Car le très contesté projet de loi C-11 menace les droits des écrivains. «Dans un cadre “éducatif”, la loi C-11 veut permettre d’utiliser les œuvres, pour un cours, sans demander la permission aux auteurs et sans les rémunérer, s’indigne-t-elle. N’importe quel auteur pourra être photocopié sans toucher de droits! Autrement dit, la matière première des enseignants, qui sont payés pour leurs cours, c’est nous, et nous, on n’aura rien. Quand on sait que 65 % des écrivains ne tirent pas plus de 5 000 $ de revenus de leur création littéraire, c’est scandaleux!»

Chrystine Brouillet espère toutefois que davantage de voix s’élèveront contre le projet. «J’espère qu’il va y avoir un réveil», confie-t-elle avant de conclure, avec un grand sourire : «Cela dit, il y aura tout plein de choses agréables durant cette JMLDA!»

Lancement de la JMLDA
Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts
Mardi de 16 h à 18 h

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.