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Docville se met au vert

Photo: KinoSmith

Avec ses héros aux grands rêves, sa poursuite de nobles idéaux, ses «traîtres», ses jeux de pouvoir et ses chicanes d’ego, le docu How To Change the World, portrait des fondateurs de Greenpeace, se regarde comme un film d’aventures.

Le titre n’y va pas par quatre chemins: How To Change the World. Comment changer le monde. C’était le but, rien de moins, des militants qui ont fondé Greenpeace.

C’est le documentariste british Jerry Rothwell qui a concocté ce film retraçant les tout débuts de ce mouvement né à Vancouver en 1971. Un mouvement porté par l’espoir d’un monde meilleur, par le rêve de tout bousculer. Au cœur de cette épopée se déroulant majoritairement sur les flots, on trouve entre autres Patrick Moore, «le scientifique à l’air psychédélique», Paul Watson, le pirate des mers «plus radical» que ses comparses, et Bob Hunter, l’ex-journaliste intrépide ayant quitté la profession pour secourir la planète en déclin. Ce sont d’ailleurs les écrits du regretté Hunter qui servent de fil conducteur à ce film : en guise de narration, l’acteur Barry Pepper lit les journaux de bord de l’homme, avec sa voix enveloppante de conteur.

Dans les écrits en question, Hunter qualifie lui-même son noyau de collègues d’«écomarginaux». Il raconte les luttes menées ensemble, les conflits qui ont éclaté et se souvient de cette fois, transformatrice, où, s’étant mis la tête dans la gueule d’une orque, il a compris «exactement où son courage s’arrêtait et où sa peur commençait».

Divisé en cinq parties, chacune coiffée d’un «règlement» («Craignez le succès», «La révolution ne sera pas organisée»…), le docu est rythmé par une musique haletante et une trame sonore qui nous plonge dans l’époque, Pink Floyd emmitouflant notamment les séquences hallucinogènes.

Notons toutefois que ce film dévoilé en janvier à Sundance n’est pas forcément le documentaire flatteur auquel certains auraient pu s’attendre. Composé majoritairement d’images d’archives des pionniers et de leurs actions, meublé aussi d’entrevues actuelles avec des membres-clés de l’histoire, le long métrage fait état des vieilles rancunes toujours à vif, des guerres intestines, des différences de vision. Et c’est aussi ce qui fait son intérêt.

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