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Le Canadien pour les nuls

Vous n’avez pas suivi le Canadien durant la saison, mais les séries approchent et vous savez que la performance des Glorieux deviendra LE sujet de conversation au bureau, au garage, dans la chaise du dentiste pendant un traitement de canal, etc. Voici donc un petit guide pour survivre autant à une conversation avec votre nièce friande de statistiques avancées qu’avec votre beau-frère, qui trouve que les joueurs n’ont «PAS AUTANT DE CŒUR QUE DANS L’TEMPS».

Bouton-vert_01 Comment décoder les clichés?
En regardant les matchs, vous assisterez à des entrevues avec les joueurs. Ces entretiens donnent parfois lieu à des discussions intéressantes, mais sont souvent parsemés de clichés qui peuvent être difficiles à comprendre pour un profane. Voici quelques exemples… et leur traduction.

  • «Nous n’avons pas payé le prix.»
    Traduction: «Nous n’étions pas prêts à nous faire arracher la tête pour gagner une bataille à un contre un dans le coin de la patinoire.» Une attitude assez raisonnable à notre avis.
  • «Il faut garder les choses simples.»
    Traduction: «Il faut arrêter d’essayer de faire huit passes arrière autour du filet pour mystifier le gardien et les défenseurs. Ça marche jamais, à moins d’être les frères Sedin.»
  • «Il faut envoyer des gars au filet.»
    Traduction: «Rien ne fonctionne en attaque, donc on va tous s’entasser autour du filet et essayer de marquer un but de vidange.»
  • «Nous prenons ça un match à la fois.»
    Traduction: «C’est là que nous essayons de vous faire croire que le fait d’être en avance 3-1 ou en retard 1-3 dans une série n’a aucun impact sur notre moral». N’essayez pas, on le sait que vous n’êtes pas des robots.
  • «La puck n’a pas roulé pour nous autres.»
    Traduction: «Nous avons été malchanceux», ou, encore plus candide: «Nous aurions dû gagner, l’autre équipe a été chanceuse de nous battre.»
  • «Nous devons jouer pendant 60 minutes.»
    Traduction: Avant un match: «Nous devons faire preuve d’intensité durant toute la partie». Après un match: «Nous avons été à plat durant une portion de la rencontre.»

Bouton-vert_02Ce que disent les chiffres
Mauvaise nouvelle, les statistiques ne sont pas tendres à l’endroit du Canadien. Si on regarde les chiffres, il est assez clair que le Tricolore est une équipe ordinaire transportée par un gardien extraordinaire.

À cinq contre cinq, le Canadien a un taux de possession de rondelle de 48,5% (cette statistique est calculée à partir du total des tirs tentés et accordés, ce qui inclut les tentatives ratées et bloquées). Cela place l’équipe montréalaise au 23e rang dans la LNH, derrière les Coyotes de l’Arizona et juste devant les Oilers d’Edmonton.

Pas le genre de compagnie à avoir si on espère gagner la Coupe Stanley. Au cours des cinq dernières saisons, 6 des 10 équipes ayant participé à la grande finale étaient dans le top 5 de la LNH en matière de possession. Deux autres, les Rangers de New York de 2013-2014 et les Devils du New Jersey de 2011-2012, étaient dans le top 5 de l’Association Est (les données proviennent de war-on-ice.com).

Mais tout n’est pas perdu. Carey Price a, de loin, été le meilleur gardien de la ligue cette saison. Il peut très bien être surhumain pendant encore quelques semaines.

Bouton-vert_03Les joueurs moins connus
À moins que vous ne meniez une vie d’ascèse et de réflexion dans une caverne quelque part, vous avez entendu parler de Carey Price, de P.K. Subban et de Max Pacioretty. Partisans de hockey ou non. Certains joueurs qui portent le bleu, blanc, rouge sont toutefois beaucoup moins encensés que ces trois super vedettes. En voici quelques-uns.

  • Lars Eller: Souvent critiqué pour son manque de production offensive, Eller mérite mieux. Il est un pilier en défensive et, même si on aimerait qu’il marque davantage, il serait difficile pour lui d’être plus efficace en attaque considérant la façon dont il est utilisé par Michel Therrien – changement fréquent de compagnons de trio, plusieurs mises en jeu en territoire défensif, peu de temps de jeu en avantage numérique, etc.
  • Dale Weise: D’accord, c’est frustrant quand Michel Therrien l’utilise au sein des deux premiers trios, mais il peut être efficace au sein de la quatrième ou de la troisième unité. Il a d’ailleurs remporté le trophée Jacques-Beauchamps, remis par les médias montréalais au joueur qui a eu «un rôle important dans les succès de l’équipe, sans en retirer de considération particulière».

Bouton-vert_04Des phrases-clés pour se sortir de l’impasse
Le match est en cours et vous sentez clairement que les gens avec qui vous regardez la partie attendent avec impatience vos impressions sur le gros hockey auquel vous assistez en ce moment. Voici quelques exemples de phrases passe-partout que vous pouvez utiliser.

  • Si le Canadien joue bien: «En changeant ses trios, Michel Therrien a donné un nouvel élan à son équipe. Il sait vraiment comment motiver ses joueurs.»
  • Si le Canadien joue mal: «Il faudrait que Michel Therrien arrête de changer ses trios. Ses joueurs n’ont jamais le temps de créer de la “chimie” entre eux.»
  • Si ces «analyses» ne s’appliquent pas – ça serait surprenant puisque l’entraîneur change ses trios sans arrêt –, vous pouvez toujours vous plaindre parce que le Canadien «dompe» toujours la rondelle dans le fond de la zone, ou applaudir le style de col bleu travaillant de l’équipe, selon le résultat.

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