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Nouvelle circonscription, nouveaux enjeux?

De quelle couleur est la circonscription fédérale d’Ahuntsic? La question est d’autant plus d’actualité que l’annonce de la députée fédérale de ce comté, Maria Mourani de rejoindre le Nouveau Parti démocratique (NPD) bouscule grandement l’idée que l’on se fait des luttes politiques qui s’y déroulent.  Mme Mourani a été élue trois fois. Toujours en tant que candidate du Bloc québécois.

En 2006, la souverainiste qu’elle était s’emparait de ce qui semblait être un bastion libéral depuis sa création en 1966. Effectivement, en dehors de l’épisode progressiste conservateur de 1979 à 1988, et une parenthèse bloquiste de 1993 à 1997, la circonscription fédérale d’Ahuntsic, avec toutes les fusions et redécoupage qu’elle a connue, a souvent été acquise aux libéraux.

Maria Mourani avait rompu avec cette situation une première fois en 2006, en remportant le siège avec une légère marge de 834 voix. Elle avait battu la libérale Eleni Bakoupanos qui représentait Ahuntsic à Ottawa depuis neuf ans. Elle répéta l’exploit en 2008, avec une marge plus faible encore, d’à peine 423 voix.  L’élection de 2011 a confirmé sa position puisqu’elle a pu garder la circonscription en devançant Noushig Eloyan, candidate du Parti libéral du Canada, de 1821 voix.

Confrontation d’un nouveau genre
Ce succès souverainiste a été au centre des débats qui ont suivi l’expulsion de Mme Mourani du caucus du Bloc et sa décision ensuite de couper tout contact avec son ancien parti. On se souvient de la lettre rédigée par des militants bloquistes d’Ahuntsic qui se demandaient, avant même que la députée ne se prononce, si elle était toujours souverainiste. Ces militants se disaient trahis et meurtris et rappelaient comment ils ont soutenu sans coup férir la députée, particulièrement pour sa réélection en 2011. Ce qui les faisait réagir c’était la démission de Mme Mourani du Bloc. «Bien sûr, Daniel Paillé t’avait mise hors du caucus, mais pourquoi as-tu alors choisi de quitter précipitamment le parti?», écrivaient-ils.

«Nous sommes en deuil de notre députée bloquiste, nous sommes en deuil de notre Maria Mourani, notre députée intelligente, dévouée, engagée», lisait-on. Ces militants bloquistes sont toujours présents à Ahuntsic, même si leur président, Ahmed Said Houhou,  n’a pas voulu répondre immédiatement aux questions du «Courrier». Les militants du NPD sont plus difficiles à trouver.

En 2013, Jocelyn Ann Campbell, conseillère du district municipale de Saint-Sulpice  avait pris la tête de l’association NPD Ahuntsic et cette organisation communiquait beaucoup. Aujourd’hui, les anciens membres du bureau de cette association ont tous démissionné et nos tentatives de joindre les militants du NPD à Ahuntsic, notamment par le biais de George Soule, directeur adjoint des médias au NPD, sont restées vaines. Entre temps, deux candidats sont en campagne pour l’investiture par le Parti Libéral du Canada, il s’agit de Norair Seregulian et Gérard Pierre.

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