Soutenez

Un bâtiment pour tout-petits plein de défis

Dévoilement de la certification LEED Argent de la Maison de l'enfance de Saint-Laurent, avenue Sainte-Croix, Montréal, QC, le mardi 27 septembre 2016. Photo: Johanna Pellus/TC Media


Saint-Laurent compte la première garderie certifiée LEED Argent au Québec. La Maison de l’enfance, ouverte en 2013, abrite notamment un centre de petite enfance (CPE) et un centre de pédiatrie sociale sur l’avenue Sainte-Croix. La nouvelle construction a représenté tout un défi pour transformer cet espace enclavé et minéralisé en oasis de verdure pour les enfants.

Le toit est blanc et vert. Une zone d’agriculture urbaine avec des bacs y a été aménagée. L’ensemble permet de récupérer l’eau de pluie, qui sert ensuite à arroser le jardin, et de limiter l’impact du soleil. Un système de géothermie puise l’énergie du sol pour chauffer et climatiser le bâtiment.

«Je suis particulièrement fier du volet agriculture urbaine. Je l’ai déjà proposé auparavant, mais c’est la première fois que je réussis à le faire», reconnaît l’architecte spécialisé dans la petite enfance, Julien Valade.

Il s’agit de la première garderie au Québec à atteindre le niveau Argent de la certification LEED. Leadership in Energy and Environmental Design est un système d’évaluation qui reconnaît les bâtiments durables. Seul un centre éducatif de Vaudreuil-Dorion avait auparavant été certifié.

«Saint-Laurent est le plus grand chantier LEED au Québec. J’espère que ces gestes significatifs vont en inspirer d’autres», avance fièrement le maire, Alan DeSousa.

Le mobilier, qui est en matériaux bruts comme du bois, a également contribué à l’obtention de la certification. Au premier étage, les espaces sont organisés autour d’une cour intérieure et chaque pièce du CPE dispose d’une terrasse pour des activités à l’extérieur en tout temps. Au deuxième étage, le centre de pédiatrie sociale et la maison des familles proposent de nombreuses activités pour les 0 à 5 ans et leurs parents.

Financement
«La construction a été un défi significatif pour un organisme à but non lucratif sans marge de manœuvre», félicite le maire de l’arrondissement, Alan DeSousa, qui a fortement soutenu le projet.

Le coût total a été de 4,5 M$, auquel ont contribué le ministère de la Famille, la Fondation Gracia, la Caisse Desjardins, le Groupe ALDO et l’arrondissement, entre autres.

«Le financement d’un CPE est limité et des centaines de personnes se sont impliquées, précise M. Valade. De notre côté, on a obtenu une subvention pour la diminution des îlots de chaleur.»

L’architecte, qui dirige le bureau Tracé Libre, a travaillé sur le projet dès 2008 et a voulu en faire un chantier exemplaire, notamment avec une revalorisation des déchets de construction et une bonne gestion du ruissellement.

«Il y avait des résistances et des inquiétudes, qui ont été bien couvertes. On a dû défendre le dossier pour convaincre les gens que c’était une amélioration du quartier et ça l’est définitivement», explique M. Valade.

Les contraintes étaient aussi urbanistiques, car le terrain n’avait pas d’accès à la rue, il a donc fallu en créer.

Retour
La bâtisse accueille une panoplie de services et plus de 600 enfants dans son CPE, sa maison des familles et son centre de pédiatrie sociale. La moitié des enfants sont en situation de vulnérabilité.

«Avec ces édifices durables, il y a un réel retour sur investissement, autant pour le bâtiment qui est moins dispendieux à faire fonctionner, que pour les enfants. Un dollar investi dans la petite enfance dans les milieux défavorisés engendre un retour de 19$ dans la vie de l’enfant, selon des études», explique M. Valade.

Pour la directrice du centre de pédiatrie sociale Au cœur de l’enfance, Christine Durocher, cela permet aux enfants de grandir dans un environnement sain, propice à leur bien-être.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.