Imaginer la biodiversité

Redonner une place à la nature, préserver les milieux humides et renouer avec le patrimoine agricole se classent parmi les projets pour créer un corridor de biodiversité, afin de connecter les espaces verts existants entre les boulevards Cavendish, Thimens et Henri-Bourassa, à Saint-Laurent.

Une vingtaine d’acteurs des milieux social, scolaire, public, économique et environnemental ont participé à une charrette d’idéation, deux jours où ils ont pu lancer leurs propositions pour aménager le secteur.

Alors que la zone visée était principalement rurale aux débuts de Saint-Laurent, des projets d’agriculture urbaine pourraient rappeler ce pan de l’histoire.

La maison Robert-Bélanger, construite sur le chemin du Bois-Franc, au début du XIXe siècle, est la seule maison de ferme en pierre de l’ancienne côte Saint-Louis subsistant encore aujourd’hui qui nous rappelle cette époque.

«Ce serait un pôle pour se rappeler de l’histoire et permettre le développement de l’agriculture urbaine, suggère le directeur du Musée des Maitres et Artisans du Québec, Pierre Wilson. La Ville l’a achetée, mais il n’y a pas encore de projet.»

Nicole Fournier, aujourd’hui à la tête de l’organisme InTerreArt, espère pour sa part que le corridor de biodiversité permettra de préserver les milieux humides encore existants, comme celui au nord du boulevard Poirier, entre Cavendish et Beaulac.

«Quand j’étais petite, nous pouvions venir dans les champs. Plusieurs parents de mes amis étaient agriculteurs», se souvient-elle.

Verdissement
Le corridor engloberait le quartier résidentiel Nouveau Saint-Laurent, où les résidents seraient appelés à verdir leur espace où les arbres sont actuellement presque absents et le gazon parfois synthétique.

Des liens verts, comme celui de la rue John-Lyman, qui compte un petit parc linéaire et un sentier en bordure de voie, pourraient être encouragés.

La zone industrielle, également incluse, morcelée par le chemin de fer et de nombreux axes routiers importants, dont le boulevard Cavendish, devrait aussi faire l’objet de réaménagements.

«C’est dommage que nous soyons un des seuls représentants du monde industriel, constate Frédéric Daragon, coordonnateur environnement d’YKK. C’est une priorité pour notre entreprise d’être un bon citoyen corporatif.»

L’entreprise YKK, spécialisée dans les fermetures éclair, tout comme son voisin le Groupe Aldo, a d’ores et déjà entrepris des plantations d’arbres sur son terrain.

Planification
La firme Transfert Environnement et Société s’est chargée d’animer cette charrette d’idéation, composée d’une visite exploratoire et d’ateliers interactifs à la bibliothèque du Boisé, les 22 et 23 novembre.

«La participation de nos partenaires nous permettra de créer et mettre en valeur un endroit qui vise à augmenter la diversité de la faune et de la flore tout en favorisant la connectivité pour le citoyen par le transport actif et collectif», indique le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa.

L’arrondissement prépare une planification au cours des prochains mois afin d’intégrer les attraits patrimoniaux, historiques et culturels, en plus des projets de verdissement et de protection de la biodiversité, à cet espace.