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Marco Veillette, la mémoire des Jeux du Québec

Marco Veillette, qui habite à Montréal-Nord, participe aux Jeux du Québec depuis 1983. Photo: Romain Schué / TC Media

Bénévole depuis plus de 30 ans aux Jeux du Québec, Marco Veillette garde des souvenirs impérissables de cette compétition. Le Nord-Montréalais, qui a grandi à Saint-Michel, a vu défiler sous ses yeux plusieurs générations d’athlètes.

Marco Veillette est une star. Ou presque. Après une trentaine d’années à vagabonder entre les allées et les sites des différentes compétitions, le Nord-Montréalais de 49 ans est une figure de cette 51e finale des Jeux du Québec. Sourire aux lèvres, le jovial bénévole salue chaque membre des délégations passant devant lui. Un sourire rendu, avec, régulièrement, une poignée de main affectueuse.

Tout le monde le reconnaît, le salue et semble l’apprécier. Sauf peut-être les jeunes de la région de Montréal. «C’est moi qui fais la police», rigole le responsable de l’hébergement de ces athlètes qui logent à l’école secondaire Edouard-Montpetit durant la compétition.

«Je veille à ce que la discipline soit respectée, qu’à 22h30, toutes les lumières soient éteintes et qu’il n’y ait pas trop de bruit. Ils ne me trouvent pas toujours drôle», poursuit-il avec bonhommie.

Des débuts en 1983
Pour Marco Veillette, tout a débuté à 14 ans, à Saint-Léonard. À l’occasion des Jeux d’hiver de 1983, le gamin de St-Michel participe à une démonstration de ringuette, deux ans avant la rentrée officielle de ce sport à Dolbeau.

«Je suis arrivé dans la cafeteria et j’ai vu des gangs chanter. J’ai remarqué un vrai esprit de camaraderie entre les régions. Peu importe d’où venaient les athlètes, ils compétionnaient les uns contre les autres, mais en fin de journée, c’était tous des chums», raconte, conquis, cet ancien joueur de baseball et de hockey, qui passait son temps, enfant, dans l’aréna St-Michel.

«Mais j’ai vite compris que je ne ferais pas carrière et qu’il ne fallait pas viser la LNH ou la Ligue majeure», rigole-t-il.

Un temps arbitre de ringuette, Marco Veillette devient missionnaire à la fin des années 1980 pour la région de Montréal. «J’étais animateur dans un centre de loisir, j’avais un peu de background dans ce domaine, alors j’ai envoyé mon CV», assure-t-il.

Des Jeux «injectés dans le sang»
Vingt-cinq éditions plus loin et une poignée à peine de Jeux manqués en raison d’un pépin de santé ou d’une contrainte professionnelle, son enthousiasme n’a pas changé.

«Lorsque j’étais jeune, plein de gens s’occupaient de nous pour qu’on puisse faire nos sports. J’essaye de redonner ce qu’on m’a apporté», explique cet opérateur de machinerie lourde à Laval.

«Dès que l’on s’est injecté les Jeux du Québec dans le sang, on ne peut plus s’en sortir. Honnêtement, lorsque je les ai ratés, c’était dur. Ici, on forme une famille. Peu importe d’où tu viens au Québec, tout le monde s’intègre», clame-t-il, avant d’évoquer une anecdote avec Alexandre Despatie.

Lors de la cérémonie d’ouverture à Baie-Comeau, en 1983, Marco Veillette prend sur ses épaules un jeune de 8 ans, futur médaillé olympique de plongeon.

«Alexandre voulait voir le premier ministre [du Canada], Brian Mulroney qui était sur la scène, se souvient-il. On a traversé les cordons de sécurité et le premier ministre, qui venait d’annoncer quelques jours plus tôt qu’il allait quitter la politique, l’a pris sur ses genoux avant de lui glisser un mot à l’oreille. Il lui a dit: « bonne retraite » !»

Il hésite à continuer
Des souvenirs, Marco Veillette en a amassés un paquet durant ce tiers de siècle. Il évoque par exemple le passage de l’haltérophile Francis Luna-Grenier à Rimouski en 2001, sept ans avant de participer aux Olympiques de Pékin. «Une perle», décrit-il.

«J’ai vu de jeunes athlètes grandir, devenir des adultes puis des entraîneurs aux Jeux. Peut-être que je deviens vieux», se marre le bénévole avant de s’interroger sur son avenir.

«Yves Collin (le chef de la délégation de Montréal) a une maxime: Il faut savoir jauger les bons moments. En 25 finales, j’ai mis beaucoup de temps et d’argent. Est-ce que je reviendrais ? Je n’ai pas encore pris ma décision», annonce-t-il, avec, déjà, une pointe de nostalgie.

Les Jeux lui manqueront. L’inverse est également valable.

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