Le gaspillage alimentaire: ça commence par nous!

J’ai participé mercredi, à titre d’animatrice, à une discussion sur le gaspillage alimentaire. Organisée par l’Ordre des Tabliers, une organisation culinaire d’étudiants de HEC, cette discussion tentait de dresser un portrait du gaspillage alimentaire à travers divers intervenants: Franck Hénot, propriétaire de l’Intermarché Boyer, le producteur des Jardins urbains Reza Mehmannavaz, le cofondateur de Second Life, le professeur de marketing Jacques Nantel et la coordonnatrice du service de courtage en alimentation durable à Tablée des chefs Janick Couture-Houle.

Pendant environ deux heures, les différents intervenants ont discuté de l’enjeu de la décennie: la gaspillage. Ce qui est ressorti n’est pas nécessairement nouveau, mais il est primordial d’en parler, encore et encore.

Bien sûr, le problème est global et les pertes se font au champ, durant la transformation et la distribution, etc. Mais une bonne partie du problème est créée par nous, les consommateurs. Avant même d’acheter, on exige des produits parfaits, esthétiques, frais: des carottes bien droites, des tomates bien rondes, des poitrines de poulet désossées, sans la peau, les os ou les autres parties, dix variétés de pommes, etc. Nos exigences obligent les producteurs, distributeurs et vendeurs à gaspiller des produits tout à fait consommables, pour nous plaire.

Et par la suite, ce n’est guère mieux. En effet, 50% des aliments gaspillés le sont à la maison, par nous. Pourquoi? Parce qu’on planifie mal, parce qu’on cherche toujours le plus frais et le plus beau, parce qu’on achète trop et, comme l’a dit à maintes reprises le professeur Nantel, parce qu’on manque de temps. Le gaspillage, c’est un problème que nous pourrions améliorer, à grands coups de sensibilisation et d’éducation.

Mais qu’est-ce qui est le plus jeté? Le quart de ce qu’on met à la poubelle: les fruits et les légumes, aliments hautement périssables. Viennent ensuite la viande et les produits laitiers.

Dans un monde idéal, il est vrai qu’on transformerait nos bananes noircies en pain aux bananes ou qu’on ferait un potage avec nos légumes flétris. Mais la vie file à toute allure… Personnellement, je n’ai pas le temps de faire des muffins aux bananes à toutes les semaines. Ce que je fais: je les congèle et quand j’ai le temps, je les mets une minute au micro-ondes pour les ajouter au mélange à muffins ou à pain. Pour les légumes, une fois de temps en temps, je vide mes tiroirs à légumes, avec un peu de bouillon et ça donne un potage savoureux. Avec les fruits, je les passe en smoothie. Rien de révolutionnaire, mais c’est ça de moins qui est jeté à la poubelle.

Mais avant même d’en arriver là, seulement en planifiant adéquatement nos menus de la semaine et en se collant le plus possible à notre liste d’épicerie – parce que, oui, il faut absolument faire une liste d’épicerie! –, on évitera d’acheter trop ou d’acheter mal. On ne se ramassera pas avec de la viande, des légumes ou des tonnes de yogourts dont on n’a pas besoin. Il faut réfléchir avant d’acheter. Les ménages peinent à boucler leur budget et pourtant, annuellement, ils jettent pour environ 771$ de denrées alimentaires consommables à la poubelle, selon des chiffres sortis lors de la conférence.

Jacques Nantel a fait un état des lieux: le ménage moyen gagne quelque 60 000$ par année, mais en dépense 64 000$. Les chiffres parlent, on n’a clairement pas les moyens de gaspiller. Et c’est sans compter toutes les conséquences environnementales que cela entraîne.

L’épicier présent disait ne jeter presque rien, parce que la marge de profit était trop mince. Il ne peut pas se permettre de perdre du stock. Alors que fait M. Hénot à l’Intermarché? Il surtransforme! Les oignons, l’ail, la viande hachée et les tomates qui ne sont «plus vendables», deviennent par exemple du chili con carne. Imitons-le!

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J’ai écouté le film français Les chefs contre-attaquent. Bien que répétitif dans la forme, le fond est bien intéressant.

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