Non, le plus vieil arbre du monde n’a pas été coupé en Amazonie
Provoquer l’indignation chez le lecteur est bien sûr une manière fort efficace de générer des clics et des partages sur Facebook. Dans ce cas-ci, on a réussi à susciter plus de 30 000 interactions sur Facebook (et, tenez vous bien, près de 334 000 pour l’article original).
On nous raconte que des bûcherons illégaux ont malencontreusement coupé un arbre vieux de 5800 ans en décembre dernier, près de la frontière brésilienne et péruvienne. L’arbre de type «samausa» mesurait 40 mètres, nous dit-on, et il avait une «valeur spirituelle» pour la tribu Matsés locale.
Pour un site qui s’appelle «Stop mensonges», on aurait pu faire un peu de recherche.
Premièrement, il n’y a aucun type d’arbre qui se nomme samausa (à ne pas confondre avec « samoussa« , un amuse-gueule indien délicieux). Allez vérifier, ça prend 12 secondes: les seuls résultats générés par une recherche Google nous renvoie à des dizaines de reprises de cette nouvelle.
Donc, il y a ça.
Deuxièmement, cette nouvelle provient d’un site «satirique» que l’inspecteur viral connaît bien. On peut y lire entre autres la fameuse histoire (complètement fausse) d’une australienne de 600 livres qui a mis au monde un bébé de 40 livres, que l’inspecteur a démenti ici.
L’arbre le plus vieux du monde est en fait un pin Bristlecone de quelque 5064 ans, découvert en 2013 en Californie.
C’est donc dire que cet arbre fêtera bientôt sa 5000e année de retraite. L’inspecteur espère qu’on lui donnera un cadeau plus considéré qu’une cravate en forme d’arbre ou un autocollant «Retraité: voici 5000 raisons pourquoi je me fous de tout».