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Êtes-vous tannés de voir des articles comme ça? Comment combattre les pièges à clics

Pas un seul jour ne passe sans que l’inspecteur viral ne voit circuler sur les réseaux sociaux un article piège à clics complètement farfelu et insultant à l’intelligence. Exemple:

Capture d’écran 2016-07-26 à 10.31.21

L’inspecteur ne se donnera pas la peine de nommer le site en question. De toute façon, à peu près tout ce qui fait du piège à clics sur Facebook a repris l’histoire.

En gros, une vidéo a été mise en ligne où on affirme que la fin du monde aura lieu vendredi le 29 juillet. La vidéo est clairement l’oeuvre de quelqu’un de très dérangé, qui interprète des «prophéties» bibliques pour «appuyer» ses affirmations.

Bon, l’inspecteur n’a absolument rien contre le fait de se moquer des «prophètes» de Youtube. Mais vous voyez ce qu’il y a de malhonnête dans la façon que cela a été joué sur Facebook dans l’exemple plus haut?

En voyant le titre et l’accroche sur son fil Facebook, rien n’indique qu’il s’agit de quelque chose de farfelu. On joue ça comme si c’était quelque chose de sérieux. On y appose aussi une photo qui donne l’impression qu’on parle d’une collision d’astéroïde, probablement le deuxième scénario de la fin du monde le plus probable (le numéro un est bien connu).

Bref, ce n’est qu’après avoir cliqué sur l’article qu’on peut lire: «Évidemment, on vous dit ça sans vraiment paniquer, car de toute évidence, nous avons certainement affaire à une autre prédiction farfelue».

Sérieux?

Ça, c’est l’essence-même du piège à clic. Toute information utile est cachée derrière une façade mensongère. On vous force à cliquer pour savoir de quoi il s’agit.

Il n’y a rien de mal à essayer de titiller les lecteurs pour qu’ils lisent un article, mais des publications du genre dépassent les bornes de ce qui est acceptable.

Mais pourquoi faire ça?

piege Site web

Ah.

Ben oui, parce que ça marche.

Ces sites vous manquent de respect en traitant votre clic comme un chiffre à accumuler, peu importe comment. On se fout si vous en sortez moins bien informés ou même si vous êtes enragés qu’on vous ait piégé. On a déjà eu votre clic, et c’est ce qui compte.

Pourquoi combattre les pièges à clics?

Parce que, comme de la mauvaise herbe, ces sites sont parfaitement bien adaptés à l’environnement dans lequel ils se retrouvent. Les réseaux sociaux (et le comportement des utilisateurs) leur donnent un avantage indu. Ils grossissent, grossissent, grossissent, et finissent par étouffer d’autres sites qui, eux, doivent travailler fort pour produire du contenu, plutôt que de simplement recopier à moitié une chose qu’ils ont vu quelque part, sans trop se demander s’ils font de la désinformation.

Et comme avec de la mauvaise herbe, il faut parfois sortir nos gants et nos petites pelles toutes cutes pour ralentir le fléau. Parce que si on laisse aller les choses, on se ramasse avec une cour post-apocalyptique où il y a juste de la mauvaise herbe et pas de gazon.

Voici donc quelques trucs pour combattre les sites de pièges à clics et commencer à dépolluer les réseaux sociaux:

1) Ne cliquez pas sur l’article, même si c’est pour le lire de façon ironique

Facebook ne comprend pas l’ironie. Il ne comprend pas que vous cliquez pour aller voir les stupidités qui y sont écrites et vous en moquer. Tout ce que Facebook comprend, c’est que vous cliquez, et que cette publication doit donc être montrée au plus grand nombre d’internautes possible. En cliquant, vous participez au fléau.

2) Ne commentez pas pour dire que c’est stupide

Même chose que plus haut. En commentant, vous indiquez à Facebook que cette publication génère de l’engagement. Facebook gagne de l’argent en vous encourageant à passer du temps sur son site. Une publication qui génère de l’interaction sera donc mise de l’avant.

3) Signalez la publication

Saviez-vous que vous pouvez signaler une fausse nouvelle sur Facebook? Eh oui! Voici comment.

4) Désabonnez-vous

Les pages de pièges à clics vivent ou meurent selon leurs statistiques sur les réseaux sociaux. Vous pouvez être certains qu’ils surveillent de près leur nombre d’abonnés. S’ils voient une importante baisse du nombre d’abonnés après avoir publié une connerie abusive, ils y penseront peut-être deux fois avant de le refaire (peut-être).

5) Sensibilisez vos amis

Vous avez sûrement des amis qui partagent sans trop y penser des articles du genre «Elle met de la pâte à dent sur ses lunettes… ce qui arrive par la suite est époustouflant!!!». Oui, ces trucs-là peuvent être divertissants. Mais dans le fond, ça nous apporte quoi? Est-ce aussi divertissant qu’une bonne série web, une BD en ligne bien ficelée, un reportage interactif qui nous aide à comprendre le monde? Il y a énormément de contenu divertissant sur le web qui mérite votre attention. Pas besoin de consommer des mini-articles en mode fast-food.

Parce que partager, en 2016, ce n’est jamais anodin. C’est signaler à voix haute qu’on veut plus de contenu de ce genre. Il n’y a pas de partage sans conséquence.

Et dans le cas des pièges à clics, en partageant, on met de l’engrais pour la mauvaise herbe.

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