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Ceci n’est pas une poubelle

Il y a des choses qu’on fait tellement souvent qu’on les effectue sans y penser. Photo: Métro

L’autre jour, je me dirigeais vers les toilettes d’un Costco, lorsque j’ai aperçu un grand contenant de bois. De la taille d’une poubelle, il comportait à l’avant une large ouverture. Au-dessus de l’ouverture, un écriteau disait : «Ceci n’est pas une poubelle.»

J’ai regardé à l’intérieur : j’y ai vu des papiers chiffonnés, des mouchoirs et des gobelets de styromousse. Moi, ça me semblait être des déchets.

On se demande alors : qui est idiot? La personne qui prend le contenant pour une poubelle, ou celle qui place l’écriteau et s’attend à ce qu’on le respecte?

Ce genre de situation se répète sans cesse. Nous avons tous vu des gens qui essaient d’ouvrir une porte sur laquelle on peut lire «Utilisez l’autre porte», ou qui conduisent à toute vitesse dans une zone de radar photo.

Être inconscient de ce qui nous entoure et agir machinalement paraît ici sans conséquence, mais il y a des situations où cela peut avoir des répercussions beaucoup plus graves. Les gens prennent des médicaments qui interagissent avec d’autres, même si l’étiquette l’indique clairement, et ils négocient des courbes à toute allure, malgré les feux jaunes clignotants.

Manifestement, certains sont négligents. Mais d’autres font attention… et tous finissent par ne pas tenir compte de certains écriteaux.

Il y a des choses qu’on fait tellement souvent qu’on les effectue sans y penser. Nous conduisons, nous nous stationnons, nous prenons des médicaments et nous utilisons des poubelles si souvent que nous n’y réfléchissons plus. Ne pas voir un écriteau, dans ces circonstances, est naturel, surtout s’il y en a tellement qu’ils se fondent dans le décor.

Les experts en gestion du risque sont constamment aux prises avec cette question : faut-il sensibiliser les gens à un danger pour qu’ils deviennent plus prudents, ou supprimer la source du danger? C’est particulièrement pertinent pour des choses comme les interactions de médicaments, la sécurité liée aux armes à feu et les dangers de la circulation, qui peuvent avoir de graves conséquences. Nous consacrons donc beaucoup de temps, d’efforts et d’argent à enseigner des méthodes. C’est parfois la seule solution, mais bien souvent, il est possible d’éliminer la source de danger.

On pourrait placer des signaux clignotants demandant de ralentir aux abords des écoles, en espérant que les gens les respectent, ou simplement installer des dos d’âne. On pourrait enseigner la sécurité relative à l’usage des armes à feu, ou décider de ne pas avoir de pistolet. Et, bien sûr, on peut placer un écriteau sur un grand contenant de bois, ou simplement en tourner l’ouverture vers le mur.

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