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Consentement libre et éclairé

Photo: Métro

Le consentement est un principe de base de la prise de décision. Une de nos croyances les plus sacrées est que, à moins que cela ne blesse les autres, on ne devrait jamais nous forcer à faire quelque chose contre notre volonté.

Cela s’applique aux relations, à la parentalité, aux études, au travail, à pratiquement tout. Dans une société libre, le consentement est roi.

Examinons donc la question en détail.

Nous sommes généralement d’avis que, pour qu’un consentement soit valide, il doit être libre et éclairé. La personne doit donc disposer de toute l’information nécessaire avant de prendre une décision et elle ne doit pas être forcée de choisir une option plutôt qu’une autre.

Éclairé
Pour donner son consentement d’une façon adéquate, une personne doit avoir en main tous les faits pertinents. Par exemple, si elle prend un médicament, elle doit connaître tous les risques et les avantages qui sont liés à ce geste, mais aussi tous les risques et les avantages associés au fait de ne PAS le prendre. Ainsi, je dois savoir que les possibilités qu’un comprimé me fasse mourir sont de 10%, mais aussi que les possibilités de mourir des suites de la maladie sont de 50-50, sans traitement. On ne peut pas tenir compte uniquement des risques que pose le traitement: il faut aussi prendre en considération les risques posés par l’absence de traitement. Mais c’est là que les choses se compliquent : même en connaissant les faits, nous devons composer avec nos
réactions émotionnelles.

Libre
Bien sûr, si quelqu’un nous pose un pistolet sur la tempe, le contrat que nous signerons ou le consentement que nous donnerons ne sera guère valide. On songe souvent à des influences extérieures lorsqu’on parle de coercition, mais qu’en est-il de la peur et du désespoir? Une personne terrifiée peut-elle consentir librement à quoi que ce soit?

Dans bien des cas, les gens aux prises avec une maladie mortelle sont déprimés et voient le monde à travers un filtre négatif. Pouvons-nous faire un choix libre et éclairé si notre humeur déforme notre vision des faits?

Puis, il y a l’anxiété. Lorsque nous avons peur, voyons-nous les choses de la même façon que lorsque nous sommes calmes? Parlez à des gens des effets secondaires possibles d’un médicament ou de ce qui peut mal tourner au cours d’une intervention chirurgicale. Que croyez-vous qui leur arrivera? Seront-ils vraiment libres de prendre une décision, s’ils sont «contraints» par une peur peut-être irrationnelle?

Dans la vie, nous prenons rarement le temps de bien examiner nos décisions. Qu’il s’agisse de notre choix d’orientation à l’université, de la personne avec qui nous décidons de vivre ou de traitements à suivre, nous devons examiner les risques et les avantages de la question, ainsi que les risques et les avantages d’un refus. Et surtout, nous devons le faire dans un état d’esprit le plus libre possible de toute contrainte émotionnelle. Nous pouvons donc attendre que notre anxiété ou notre désespoir diminue avant de prendre une décision. Ou mieux encore, imaginer ce que nous conseillerions de faire à un être cher dans la même situation. Ce conseil est habituellement fondé sur la logique, plutôt que sur la peur.

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