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Le Canada devrait-il réintégrer les rangs de l’Expo universelle?

Photo: Wolfgang Buttress

Alors que l’Exposition de Milan approche à grands pas, les participants à cette grande manifestation culturelle dévoilent en grande pompe les pavillons qu’ils exhiberont aux yeux de la communauté internationale.

En tout, 130 pays joindront la parade en 2015 pour vanter aux 20 millions de visiteurs attendus leurs plus grands atouts touristiques, technologiques et gastronomiques. Plusieurs architectes et artistes multidisciplinaires, à qui les chefs d’État ont confié l’image de leur pays, profiteront également d’une visibilité inestimable avec la conception des divers pavillons.

Mais ne cherchez pas le Canada: le gouvernement Harper s’objecte depuis l’Expo de Shanghai, en 2010, à ouvrir le portefeuille fédéral pour cette gigantesque vitrine mondiale. «Le Programme des expositions internationales a été annulé dans le cadre du Plan de réduction du déficit, m’a-t-on répondu par courriel au ministère du Patrimoine canadien. Le gouvernement maintient par contre son engagement de promouvoir à l’étranger les possibilités commerciales, culturelles et touristiques, ainsi que les possibilités d’affaires que présente le Canada, et ce, de manière plus efficace».

En d’autres mots, les conservateurs s’avouent incapables de transformer cette dépense de fonds publics en un investissement payant à long terme pour le pays, notamment pour notre industrie touristique.

À leur défense, il est effectivement complexe d’évaluer les retombées d’une telle représentativité. On a beau devenir l’un des pays les plus populaires lors de ce genre d’événement, rien ne garantit que les touristes qui déambulent dans notre pavillon viendront bel et bien faire rouler notre économie par la suite.

Reste qu’à Shanghai, par exemple, le fédéral avait dépensé près de 60M$ pour sa participation, alors que 73 millions de curieux s’étaient présentés sur le site. Difficile de rejoindre plus de voyageurs d’un seul coup! Mais curieusement, le Canada n’avait pas réussi à tirer son épingle du jeu. Selon un rapport de la firme Harris/Décima, dévoilé en 2011, notre pays ne représentait pas un «arrêt prioritaire» pour plusieurs visiteurs. «La connaissance superficielle du Canada, des Canadiens et du caractère unique de leur pays freine l’intérêt porté à son pavillon», écrivait-on dans ce rapport.

Le problème, c’est qu’en jetant la serviette, comme le fait actuellement le gouvernement Harper, notre visibilité (et l’intérêt envers notre pays) risque de poursuivre sa dégringolade. On entre dans un cercle vicieux, surtout à une époque où la compétitivité touristique est féroce à l’échelle mondiale. S’il y a un endroit où l’on doit réussir à présenter une image accrocheuse du Canada, c’est bel et bien dans ces Expositions universelles qui, depuis des décennies, ont été des terreaux extrêmement fertiles pour démontrer la créativité d’un peuple, et surtout, leur avant-gardisme.

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