BarBounya: chic, des mézés
Nouveau venu sur l’avenue Laurier Ouest, le BarBounya fait découvrir la Turquie au cours d’un voyage gustatif qui fait un détour par le Québec.
Cuisine turque, ornée de sumac et de grenadine, mais mettant en valeur l’agneau de Kamouraska ainsi que des herbes et des champignons d’ici… La chef Fisun Ercan, connue pour le restaurant Su, à Verdun, s’est associée à Edward Zaki, du Confusion tapas du monde et Chez Victoire pour un concept de resto où on sert de chics petits plats à partager.
On est loin de la gargote du coin. Décor étoffé, boiseries, serveur au classique tablier noir sur chemise blanche – le BarBounya maintient le niveau du quartier où il s’est implanté. Côté menu, trois ou quatre mézés sont recommandés par personne. À deux, nous en choisirons six, ce qui se révélera amplement suffisant pour nous garder une place pour le dessert.
Le tartare d’agneau de Kamouraska épicé est le premier plat à nous être servi. Se présentant sous la forme d’une quenelle et accompagné de verdure et de croûtons pour le tartiner, il a un bon goût de cumin – sans être trop prononcé – qui fait changement des tartares auxquels nous sommes habitués.
Les feuilles de vigne farcies au fromage Kasseri sont un des coups de cœur de mon acolyte. Les feuilles résistent bien sous la dent. Seul bémol, la portion est très petite. Puis arrivent les fleurs de courgette frites. Imposantes dans l’assiette, elles sont un régal pour les yeux et pour le palais! La farce est délicate, et la friture, bien contrôlée.
La tentation nous a ensuite menés vers le plat d’imam bayildi à la ricotta. Il s’agit d’une petite aubergine qui fond dans la bouche. L’acidité que confère la tomate qui l’accompagne n’est pas dérangeante, mais pas convaincante non plus.
Le plat qui nous a le moins plu est le Barbounya poêlé. Le rouget n’a aucune saveur – à part le goût du sel, puisqu’il s’agit d’une salaison. Sa présentation est toutefois agréable au regard, en morceaux, avec la tête et la queue, par-dessus une relish d’olives et une purée de gourgane et de pistaches d’un vert éclatant. Preuve de la jeunesse du restaurant, le Barbounya poêlé a cédé sa place sur le menu, quelques jours après notre visite, à une version en ceviche, qu’on espère plus satisfaisante et harmonieuse côté saveur.
Cependant, le porc du plat de collier de cochon braisé est très tendre et savoureux. Servi dans un bol sur un lit de mograbieh, composé de couscous israélien à gros grains, et sous une délicieuse garniture, c’est sans aucun doute notre plat préféré de la soirée. On se dit d’ailleurs que ce serait un plat d’automne parfaitement réconfortant…
La soirée se termine avec les baklavas, servis accompagnés de quelques fraises entières. Comme ils ne sont pas trop sucrés, on peut manger tous les morceaux sans problème! À nos côtés, notre comparse a tenté le ravani, un gâteau léger, dont la crème à la vanille était excellente.
Pour les deux desserts, les formats avantageux nous ont surpris. Ils sont servis en plus grosses portions que les mézés – ou presque –, ce qui nous semble somme toute illogique.
Malgré certains points à perfectionner – le récent changement au menu est un indice du cheminement en cours –, le BarBounya est une adresse à garder en poche pour des occasions spéciales.
En résumé
- L’occasion : Un souper en amoureux, une fin de soirée entre amis.
- L’ambiance et le décor : Chic et éclectique. Tableaux aux couleurs variées ornant les murs, grand miroir, comptoirs en bois. Des airs de musique lounge et de bossa nova.
- Les prix : Mézés : de 7 $ à 16 $ (en compter 3 ou 4 pour un bon repas). Desserts : 8 $ – 9 $. Vins : au verre, 9 $ à 16 $.
- Nous avons aimé : La carte des vins, composée principalement d’importations privées, qui nous fait connaître des vins turcs et grecs et qui met en valeur les produits bios et les autres appellations «amies de la nature».
- Nous avons moins aimé : Au BarBounya, on partage les plats, mais pas la facture. Une politique maison fait en sorte qu’on ne remet qu’une seule facture par table.
Concours
Le BarBounya est en lice pour le Prix du public enRoute du meilleur nouveau resto au Canada. 35 restaurants au pays sont finalistes. À Montréal, le BarBounya compétitionne avec l’Hôtel Herman, la Maison Publique et le Mezcla.
BarBounya
234, avenue Laurier Ouest (514) 439-8858