Restaurant Manitoba: sur la bonne voie, mais pas encore ça

Nous avions hâte d’essayer le nouveau restaurant Manitoba, qui a fait les manchettes ces dernières semaines. Le restaurant est situé dans un quartier en pleine effervescence, le Mile-Ex, dans un local magnifiquement décoré au bout de la rue Saint-Zotique, à l’ouest, dans un coin où on ne s’aventure pas par hasard.

En s’informant un peu du concept, on est vite emballé. Un restaurant qui rend hommage aux aliments de nos forêts et aux bêtes de notre faune et de nos cours d’eau, dans un menu qui suit les saisons et les arrivages. Le mélèze, l’argousier, l’amélanche, les bleuets sauvages, les têtes de violon trouvent leur place dans les plats et les cocktails aux côtés des crevettes de Sept-Îles, de la pintade, du cerf et même de la barbotte. Belle idée! La carte est inventive et originale. Le Manitoba propose aussi des parties mal aimées, telles que la cervelle, le foie ou la langue.

Mais malheureusement, on ne mange pas le concept et l’expérience gustative n’est pas toujours à la hauteur des (grandes) attentes.

À notre arrivée, on nous installe au comptoir, devant le mixologue. Il est donc tentant de commencer la soirée par un cocktail. La carte propose des «cocktails sauvages», faits d’ingrédients sauvages comme la baie de sureau ou du jus d’amélanche. On opte pour un Bloody Ceasar, fait maison à partir de jus de palourde maison épicé, de raifort et de vodka du Québec. Un mélange absolument délicieux, qu’on boit jusqu’à la dernière goutte. Et à voir les verres de Bloody Ceasar sortir du bar les uns après les autres, on devine qu’il s’agit déjà d’un incontournable.

On poursuit en fraîcheur avec l’assiette Manitoba: des huîtres, des palourdes, de la mousse de maquereau et du gravlax d’omble, servi avec une tranche de pain grillée. Le tout est assez nature, délicatement parfumé. Les huîtres et les palourdes sont servies telles quelles; ne serait-ce qu’un petit quartier de citron aurait été apprécié. La mousse de maquereau, au goût fumé, vole la vedette, et le gravlax est bien réussi, sans plus. Pour le prix (14 $), la portion pourrait être plus généreuse. À deux, on n’a qu’une ou deux bouchées de chaque mets.

On poursuit sur notre lancée avec un plat de crevettes frites, servi avec du concombre, de la crème fraîche et un pain de maïs. Les crustacés sont servis avec la tête dans une sauce tomate, ce qui rend la friture «mollassonne». Le tout est satisfaisant, mais le pain de maïs, très épicé, prend toute la place.

Vient ensuite le magret de canard, magnifiquement présenté dans un bol avec du «jambon de cœur de cerf» – excellent –, des shiitakes et un bouillon léger. Il manque toutefois au plat un petit quelque chose qui puisse exciter nos papilles, un petit «oumf». Encore une fois, la portion est très petite.

Pour accompagner le repas, une belle sélection de vins naturels est proposée et un sommelier vient nous conseiller pour faire un choix éclairé. C’est apprécié!

Somme toute, l’expérience au restaurant Manitoba est intéressante, sauvage. On sent une grande réflexion derrière chaque plat, et les produits sont magnifiques et respectés. Malgré cela et malgré notre enthousiasme de départ, aucun plat n’a suscité de «wow!» une fois en bouche.

Puisque le restaurant n’est ouvert que depuis quelques semaines, on va lui pardonner, d’autant qu’on sent qu’il y a de l’amour dans l’assiette, et ça, ça compte!

En résumé

• L’occasion: Souper entre amis ou en couple. Pour gourmets curieux et un brin aventuriers.
• L’ambiance. Très cool, un brin hipster, décontracté.
• Les prix. De 13 à 15$ le plat. On nous conseille de commander environ quatre plats, à partager, pour deux personnes.
• Nous avons aimé. L’originalité de la carte, les produits utilisés dans les plats. Les cocktails sauvages sont tout à fait réussis!
• Nous avons moins aimé. Il manquait parfois un peu d’harmonie dans les plats. Les portions sont très petites.

Restaurant Manitoba
271, rue Saint-Zotique Ouest