Une nouvelle huile québécoise dans les assiettes
Encore méconnue au Québec, la caméline passe du champ à l’assiette.
Issue de la famille des crucifères, la caméline est originaire de l’Europe de l’Est et du Nord. En période de floraison, cette plante produit une petite fleur jaune et fournit des centaines de gousses de graines, qu’on récolte avec une moissonneuse-batteuse. Fascinés par les bienfaits nutritifs et le goût de cette plante rare, les sept membres de la famille Van Winden-Durivage ont créé en 2014 Oliméga, une entreprise de mise en marché de l’huile de caméline Et voilà!
Une variété unique
Déjà productrice de soya, de maïs, de blé, de pois et de haricots, la Ferme EDPA s’est intéressée à la caméline en 2007. Les agriculteurs ont rencontré des scientifiques de l’Université du Montana, aux États-Unis, qui effectuaient déjà des recherches sur cette plante.
«Aujourd’hui, tous les plants que nous retrouvons dans notre champ sont une variété développée exclusivement par notre ferme. Notre caméline a une saveur unique qu’on ne retrouve nulle part», explique Raymond Durivage, copropriétaire de la Ferme EDPA, qui produit une caméline dont le goût rappelle la noisette et le sésame.
La plante est cultivée à Sherrington dans un champ de 12,3 hectares, sans OGM et selon des pratiques écoresponsables. Ses graines seront recueillies vers le 15 juillet. Elles seront ensuite pressées à froid afin d’en extraire l’huile.
«Exceptionnellement, nous avons retardé un peu la récolte, car les nuits sont trop froides cette année», précise Raymond Durivage.
Une bouteille sur chaque comptoir
Le clan familial a de grands projets pour cette petite graine d’à peine 2 mm.
«Nous voulons influencer les pratiques culinaires et faire en sorte que les gens adoptent notre huile. Jusqu’à présent, les personnes qui l’ont achetée nous disent qu’elles l’ont incorporée dans leur alimentation, et c’est ce que nous voulons», explique Chantal Van Winden, présidente de l’entreprise Oliméga.
«Nous voulons qu’il y ait une bouteille d’huile de caméline sur les comptoirs des gens, au même titre qu’un autre produit usuel de cuisine», affirme pour sa part Sandra Bourdages, responsable des communications chez Oliméga.
Quant à Raymond Durivage, il estime que la production de caméline pourrait signifier un rayonnement sans pareil pour la ferme de Saint-Édouard.
«Nous aimerions avoir un impact financier au Québec. Nous voulons amener un changement économique en créant une nouvelle industrie», indique-t-il.
Comment la cuisiner?
Son point de fumée est plus élevé que celui des autres huiles courantes. Elle peut atteindre les 475°F sans se décomposer et brûler. En comparaison, le point de fumée de l’huile d’olive est de 350°F, alors que celui de l’huile de canola est de 400°F. Sa tolérance à la chaleur fait en sorte qu’elle peut être badigeonnée sur des légumes et des viandes à griller.
On peut aussi l’utiliser dans les vinaigrettes et les salades. Elle est notamment recommandée sur des tomates, avec du basilic et des bocconcinis.
Où l’acheter?
Pour l’instant, l’huile de caméline Et voilà! est en vente dans les épiceries Les 5 saisons à Montréal:
Westmount. 1280, av. Greene
Outremont. 1180, Bernard O.