Soutenez

Vin: la production française s’annonce en baisse mais de qualité

Après un été très sec, le ministère de l’Agriculture dévoile lundi matin ses estimations de productions de vin pour 2015, alors que les professionnels de la filière prévoient une récolte en légère baisse, mais d’un bon millésime.

Ces prévisions sont très attendues par le milieu international du vin d’autant que la France a retrouvé en 2014 son statut de premier producteur mondial, après deux années difficiles marquées par des pluies et des températures fraîches.

Cette année, la situation est toute autre: après la canicule du début d’été, suivie de semaines de sécheresse, les vendanges ont déjà démarré dans les principaux vignobles.

« Depuis 1950 (…), c’est le millésime le plus précoce jamais enregistré, avant ceux de 2003 et 2006 », a expliqué samedi Jérôme Despey, le président du Conseil Vin de FranceAgriMer, qui rassemble les professionnels de la filière.

Selon cet organisme, qui établit ses propres estimations, la sécheresse a pesé sur la production, qui devrait atteindre 46 millions d’hectolitres, soit un million de moins que l’an passé.

« Il ne faudrait pas descendre plus si on ne (veut) pas perdre en compétitivité », a souligné M. Despey, faisant état d’un « marché porteur, dynamique sur l’aspect mondial », qui nécessite « un approvisionnement pour pas se faire concurrencer par les principaux pays producteurs », comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud.

Beaujolais inquiet, Bordeaux optimiste
Par ailleurs, cette baisse de production a « des conséquences, parce que derrière c’est des coûts de production », a rappelé le viticulteur de l’Hérault, également secrétaire général adjoint de la FNSEA.

Il en appelle au gouvernement, pour « veiller à ce que là où il y a des difficultés, il puisse y avoir des réponses pour accompagner les producteurs ».

Le manque d’eau, qui peut stopper la maturité de la vigne, devrait peser sur les rendements en Alsace, Val de Loire, Bourgogne et Beaujolais. Dans cette dernière région, on se risque déjà à annoncer une production en retrait d’un tiers.

Mais dans le Sud-Ouest, à Bordeaux notamment, les professionnels se montrent plutôt optimistes.

Malgré la légère baisse globale en volume, la qualité devrait être au rendez-vous.

C’est « plutôt un bon millésime vers quoi nous nous tournons cette année », grâce à une « maturité optimale, avec des saveurs et une vinification qui est prometteuse », explique M. Despey.

Car si nombre de productions agricoles sont rudement touchées par la sécheresse, la vigne, culture de pays chauds, reste un cas à part.

Elle « aime souffrir et on préfère la sécheresse à l’excès d’eau », rappelait récemment à l’AFP Guillaume Lapaque, directeur des associations viticoles d’Indre-et-Loire et de la Sarthe. Notamment parce qu’un temps sec maintient à distance l’oïdium et le mildiou qui prolifèrent dans l’humidité.

Dans les années à venir, le réchauffement climatique devrait conduire à une évolution des cépages: « ça se déplace déjà en termes de cépage et de production », a souligné Jérôme Despey, qui précise avoir « vu des cartes (montrant) que notre vignoble méditerranéen, par exemple, remonte plus vers le nord de la France ».

Les prochaines semaines seront capitales pour confirmer les prévisions de récolte, qui restent conditionnées à d’éventuels aléas climatiques d’ici à septembre.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.